Les aventures commerçantes…

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Quand tout devient possible

Toujours à Chiang Mai. La vie continue ou plutôt elle reprend à un rythme plus près de la normale après trois jours de méditation au Wat Umong Temple. Un sentiment de marcher en apesanteur m’habite, comme si mon rythme intérieur ne suivait pas celui du monde extérieur.

Les bienfaits de ce moment d’arrêt sont indéniables.

On en est toujours stupéfait lorsque l’imprévisible se pointe. Notre cœur se met à trembler. Dans une ville de plus de 150 000 habitants aux allures de grand village de campagne, les probabilités de croiser des gens de son pays, reconnaissables par leur accent, sont plutôt minces. Mais rien n’est impossible. Des gens de sa propre province. Des gens des Îles-de-la-Madeleine. Des gens, en prime, que tu affectionnes particulièrement!

Franchement, le hasard dont je parlais dans le dernier récit prend ici tout son sens.

En rédigeant ce texte à la terrasse de l’hôtel, j’entrevois derrière cette poutre de béton, d’abord Johanne, et ensuite Denis. Vous savez, Johanne de Gourmande de nature et de La Table des Roy?

Eh bien oui, cette Johanne-là.

Je leur fais découvrir un petit resto dont l’apparence ne paye pas de mine, mais où, une fois assis, vous avez envie de tout commander sur le menu. Ce que nous avons fait! Neuf plats pour cinq personnes… des plats à partager, bien sûr! Des odeurs de curry et de citronnelle, une chef des plus souriantes, des messages positifs écrits dans toutes les langues : un vrai festin! Vive la bouffe thaïe! Johanne prend des notes : une grande chef, que voulez-vous, métier oblige!

Après une escapade en avion, je poursuis ma route vers Ko Samet. Une course en taxi de 3 h plus tard (avec une femme au volant – fait plutôt rare, ici) et une dizaine de minutes de yacht pour enfin rejoindre ce petit paradis de bord de mer. Même si on est ici par affaires, c’est un passage obligé – et apprécié – lorsqu’on visite la Thaïlande : on se doit de voir la mer! Nager, manger, se faire bronzer un peu, question de dire qu’on est allé en Thaïlande. Le smog de Bangkok et les édifices d’une hauteur infinie rivalisent avec les rayons du soleil, ce qui laisse très peu de chances à notre peau de lait de dorer un tant soit peu.

Sur place, des soirées en bord de mer inattendues, des spectacles de feu hypnotisants et des rencontres agréables, aux accents scandinaves. On danse, on danse, et puis on danse encore.

Voisins de notre petite habitation modeste, de jeunes touristes chinois nous font revivre sur le balcon une version ensablée de « La guerre des tuques ». Ce qui, bien évidemment, me rappelle ma fille. Ces enfants ont l’âge de s’amuser avec à peu près tout ce qui leur tombe sous la main. Et d’éclater de rires démesurés qui nous font pleurer de rire. Juste à me relire et d’y penser, c’est reparti!

Il est temps de retourner au travail.

À Bangkok, sans réservation, nous avons eu du mal à trouver un hôtel. Il me vient à l’idée l’auberge de jeunesse de mon agente de fret. Je m’y présente : il y a de la place. Retour à l’époque « sac à dos » et chambre dortoir à petit prix. Pour l’effet de groupe qui apporte une autre dimension au voyage et aux rencontres, je vous la conseille fortement.

Les départs

Comme dernière sortie en Thaïlande, pourquoi ne pas aller au cinéma? J’en conviens, Bangkok offre un nombre incalculable de musées et bien d’autres endroits à visiter, mais la fatigue s’impose sournoisement et, il faut l’admettre, quand on est loin de ses amours, ça réconforte le cœur d’aller au cinéma un 14 février.

J’y ai rencontré au passage Tom Cruise, qui s’est laissé prendre en photo avec moi, d’un air sympathique, mais silencieux. Il n’a pas bougé d’un centimètre! 😉

En l’honneur de sa Majesté le roi de Thaïlande, nous avons eu droit à l’hymne national et, imitant la foule, nous nous sommes levés, la main sur le cœur. De quoi verser une petite larme. Et que dire du film, à saveur romantique, quoi qu’un peu de type Harlequin pour ceux qui connaissent ces livres mal-aimés.

Anecdote croustillante à la James Bond

Je pars sans faire trop de bruit au petit matin. Je prends le train vers l’aéroport, ce qui est désormais possible grâce au nouveau « Sky Train », d’où je me dirigerai vers Katmandou, au Népal. À l’aéroport, je constate que j’ai commis une erreur de fille-qui-pense-tout-connaître de son pays chéri. Mauvaise direction. Tous les vols d’Air Asia partent de l’aéroport Don Muang, près du centre-ville. Je suis à l’aéroport Suvarnabhumi. J’y descends en reconnaissant mon erreur. Je cours vers les taxis et j’embarque dans l’un deux. Il est 6 h 45. Mon avion décolle à 8 h 20. Je m’informe sur la distance et le temps qu’il nous faut pour s’y rendre. Cinq minutes s’écoulent et déjà le trafic parle de lui-même. Il maintenant est 7 h. On me dit qu’il nous faudra encore 1 h. Je suis en retard. Je n’ai pas de bagage à enregistrer, et je n’ai qu’une petite valise et deux sacoches. J’aperçois par la fenêtre des taxis-motos. Je réfléchis et regarde le chauffeur. Je le remercie en thaï et lui remet un excellent pourboire lui avoir demandé de conduire avec le pied un peu plus lourd qu’à son habitude.

Je sors de la voiture et traverse quelques rangées de véhicules de toutes sortes. J’embarque sur une moto en tenant mes deux sacoches de chaque côté et ma valise entre moi et le dos de mon extraordinaire pilote de course. James Bond vit en Thaïlande. Je suis sienne le temps d’une course, peu importe le prix… à quelques Thai Bath près!

Malgré le temps qui s’écoule comme un sablier, une sensation que tout est possible, un vent doux au visage sous les 30 degrés.

J’arrive à destination. Il est 8 h 05. Telle une certaine Lola aux cheveux rouge feu dans un film allemand, je cours. Je dépasse une file d’Asiatiques en m’excusant, franchis la barrière de contrôle avec un immense sourire et j’arrive enfin à m’asseoir, siège 32 A. Avec deux kilos en moins, je médite sur mon aventure et sur mon charmant petit trouble d’attention… Je continue d’admettre que la pensée positive rapporte toujours à ceux qui lui donnent raison.

Je vous reparle à partir du Népal, entre le son des chants méditatifs, le bruit des klaxons et le temps frisquet, en cet hiver népalais.