Le président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles tire sa révérence

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À la tête de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine depuis 10 ans, Denis Longuépée passe la barre à un autre président.

Il estime que les choses ont évolué depuis 10 ans. Entre autres, malgré l’embargo international, des produits comme la viande et la fourrure sont distribués au Québec.

De plus, l’Association a obtenu un budget récurrent du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Elle est maintenant reconnue comme organisme national.

Le président de l'Association des chasseurs de phoques de Îles-de-la-Madeleine, Denis Longuépée, quitte son poste.
Le président de l’Association des chasseurs de phoques de Îles-de-la-Madeleine, Denis Longuépée, quitte son poste.   PHOTO : RADIO-CANADA

Par ailleurs, l’ex-président mise beaucoup sur le projet d’usine Total Océan. Cette industrie est en train de s’implanter pour relancer l’exploitation de l’huile avec la production des oméga-3.

« Des investisseurs sont prêts à avancer des fonds, rappelle M. Longuépée, mais l’approvisionnement pose problème. L’Association veut pratiquer la chasse à l’Île Brion, un territoire protégé où toute chasse est interdite. »

«On ne veut pas changer les règlements de protection, on veut faire une gestion de la population. L’île Brion est envahie par les phoques.» – Denis Longuépée, président sortant de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine

« On a recensé 8000 têtes l’an passé et on veut contrôler cette population », mentionne-t-il. Selon lui, l’impact est important sur les stocks de hareng, de maquereau et de morue.

Phoques gris sur l'Ile-Brion en 2014
Phoques gris sur l’Ile-Brion en 2014   PHOTO : ANONYME

« La chasse au phoque gris n’aurait aucun impact sur les lieux physiques, plaide M. Longuépée, puisqu’on reste sur les plages. L’île a été protégée pour la nature, pas pour les phoques parce qu’ils n’étaient pas là quand la réserve a été mise en place, il y a 20 ans. »

Selon M. Longuépée, des développements devraient survenir à l’automne. « Politiquement, ça a bougé, indique-t-il. Un comité a été formé il y a deux mois et un plan de relance suit son cours. »

Le président sortant explique que Total Océan ferait travailler une vingtaine d’employés en usine et plus d’une cinquantaine de chasseurs. Il estime les retombées économiques à pratiquement 2 millions de dollars.

Par ailleurs, pour M. Longuépée, l‘image de la chasse a changé. « Il y a 30 ans, se souvient-il, on chassait juste pour fourrure et c’était plus difficile à faire accepter. Aujourd’hui, on récupère la viande, les peaux et l’huile. La chasse est très réglementée et les méthodes d’abattage sont plus humaines. »

M. Longuépée demeure président de l’Office de gestion du phoque atlantique, où il consacrera davantage son énergie.


À lire aussi : Chasse aux phoques compromise aux Îles

Un texte de Brigitte Dubé

LA UNE : Denis Longuépée quitte la présidence de l’Association des chasseurs de phoques des Îles.   PHOTO : RADIO-CANADA