Bilan d’un été à bord.

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Petit texte de fin d’été

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Non, je n’ai pas été paresseux au cours de l’été, mais j’avoue avoir préféré le défi des histoires et contes en croisières de même que les nombreuses heures à terre pendant la pause hebdomadaire afin de continuer la réparation de mon petit voilier.

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Voici que l’automne arrive et notre contrat en tant qu’artistes invités sur le CTMA VACANCIER est terminé. Depuis cinq années, les souvenirs s’empilent à un rythme dont le cerveau n’arrive pas à en démêler les partitions. Que de gens formidables nous avons rencontrés. Certains diront : – et aussi les casse-pieds ? Eh bien, comme partout ailleurs, les sociétés ont leurs exceptions, mais dans une très grande majorité, ma compagne et moi avons côtoyé de belles âmes, quelques fois cachées derrière un masque de crainte, d’angoisse ou de peur. Tous les vendredis de l’été, beaucoup sont montés à bord avec un visage interrogateur pour ne pas dire angoissé. Quel plaisir ce fut à chaque fin de croisières de les voir quitter le navire, larmes de joie aux yeux, l’au-revoir facile et souvent avec la promesse d’y revenir une autre fois. Bien sûr, tout ceci n’est pas facile à réaliser en tant qu’équipage ou animateurs, que ce soit en ateliers d’écriture, en conférences à saveur de contes, en soirées dansantes où en toutes autres activités ayant pour but essentiel de faire oublier aux voyageurs, un quotidien qu’ils souhaitent mettre de côté pendant quelques jours ou quelques semaines. Je m’en voudrais aussi d’oublier le travail ardu de tout l’équipage du navire. De la salle des machines à la timonerie en passant bien sûr par le service aux passagers, que ce soit aux cuisines, aux endroits des repas, aux services de loisirs et encore plus particulièrement, au service des chambres. Il y a des gens en ce domaine qui méritent bien plus qu’un simple remerciement. Ces femmes, méritent toute notre admiration.

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« Le Forban » Au moment de quitter les Îles, mon voilier « Le Forban » ne m’aura donné qu’une seule journée en mer du Cap-Vert. Alors, je l’ai bien bichonné pour qu’il passe un hiver sans dommage et avec l’espoir d’en profiter bien plus l’an prochain… si Dieu le veut. Il ne lui manquera que trois bouchons d’étanchéité en des caissons hermétiques faciles à atteindre et un support moteur amovible, mieux adapté que celui dont il est équipé présentement. Les prochains neuf mois seront donc consacrés aux rêves de bons vents et d’explorations des berges des Îles en 2017, lors de nos prochaines escales aux Îles.

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Souvenirs, souvenirs.Comment oublier ces nombreuses sorties cyclistes, que ce soit sur le beau circuit de Chandler en Gaspésie, le tour du Saint-Laurent en prenant la traverse de Lévis afin de rouler jusque Saint-Romuald puis traverser le pénible pont de Québec pour revenir par le boulevard Champlain et ce jusqu’au port d’attache de notre navire. Montréal n’étant pas en reste, le canal Lachine, Verdun et surtout l’Île-des-sœurs, l’estacade du pont Champlain, le canal des écluses, le parc Jean Drapeau, le pont de la Concorde et le circuit du Vieux Montréal comme destination finale n’ont jamais fini de nous surprendre agréablement.

tugs-1-pComment oublier cette arrivée exceptionnelle par une journée venteuse où deux remorqueurs se sont présenté sur la coque de notre gros bateau afin de le protéger d’une dérive improbable à l’intérieur du port de Cap-aux-Meules. On aurait dit le petit frère et le grand frère protégeant la maison familiale, museaux bien appuyés près de la ligne de flottaison et déploiement d’une force surprenante du plus petit comme en a témoigné le brassage de son hélice à la poupe. Ce fut en des jours pareils que le professionnalisme des marins Madelinots parut dans toute son efficace simplicité.

vierge-cap-eternite-pEt pour finir, comment oublier ce grand détour sur le Saguenay et cet arrêt devant la Vierge de Cap-Éternité. Que l’on soit croyant ou non, difficile de ne pas y percevoir une atmosphère de respect et de recueillement, un moment ou même le vent, les vagues et les nuages, semblent laisser toute la place à quelque chose de bien plus grand que nous. Que dire de plus, sinon que de vivre tous ces évènements fut un privilège que les hasards de l’existence accordent à si peu. Il s’agit là d’une occasion que nous souhaitons vivre encore autant de fois que la vie, l’amour de la mer et la passion du voyage nous le permettront.

De retour chez-nous, après presque quatre mois d’absence, voici ce qu’un matin d’éveil matinal m’a inspiré.

L’ÂME DES BATEAUX

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Mon père disait souvent : « Il y a des bateaux qui ont une âme et ils ne savent pas mourir ». Je ne comprenais pas toujours cette citation, mais après cinq été passés sur ce bateau-ci, je peux vous assurer que je sais maintenant ce que mon père voulait dire.

Ce bateau-ci à une âme et c’est une belle âme.

Elle est riche de toutes ces belles personnalités que nous avons côtoyées au cours des 36 croisières que nous avons vécues à son bord. Pas beaucoup de navires de croisières, de par le monde, s’arrêtent aux pieds d’une statue de la Vierge pour en souligner l’existence. Ce bateau est pour nous comme un animal de compagnie qui vous suit partout. Il est vieux, mais solide. Il lui arrive de sentir mauvais parfois, mais c’est comme un p’tit vieux qui vient de prendre ses pilules. Les effets secondaires sont là…quelques fois ! Ses chambres sont petites, mais « so what »…son cœur est grand de tout cet équipage qui se dévoue corps et âme pour que chaque croisière soit un beau souvenir inoubliable.

On nous parle d’un beau bateau neuf d’ici quelques années. Pourtant, je vous assure que le jour où celui-ci partira pour un avenir peu prévisible, certains pleureront, un peu comme le jour où l’on porte son compagnon à quatre pattes chez le vétérinaire. J’ose émettre l’espoir que le jour de son abandon, qu’on le vide de toute pollution et le coule sur un fond marin afin qu’une abondante flore marine s’en accapare et qu’il devienne une attraction pour toute une colonie de plongeurs amateurs et professionnels. Ce serait bien mieux que de finir en pièces détachées ou abandonné sur une côte étrangère, rouillant de misère et polluant tout un environnement. Comme le disait mon père, « les bateaux ne savent pas mourir.»…mais c’est peut-être à cause des hommes.

Dominique et moi, tout comme vous, les nombreux passagers de ces croisières estivales, sommes maintenant débarqués sur la « Grande Terre » et ainsi s’est terminé ce beau voyage de 12 semaines à bord…ceci avec l’espoir de recommencer l’été prochain.

Merci donc à vous toutes et tous, passagers du bonheur, membres d’équipage, de la salle des machines à la timonerie, des cuisines à la restauration, de l’entretiens des chambres à l’animation, des matelots aux manœuvres d’accostages, sans oublier les officiers et membres de toute la sécurité …sur ce beau navire qu’est le CTMA VACANCIER. On dit aussi qu’un navire à la beauté de son équipage. Dans le cas de celui-ci, c’est on ne peut plus vrai !

…et à l’été prochain. Bonne route à toutes et à tous.

Georges Gaudet