Au bout de la corde du canot.

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C’était hier

Depuis mai dernier, certains de mes lecteurs et lectrices m’ont fait remarquer avec raison, que je ne publiais pas aussi souvent sur mon blogue et non plus sur les réseaux sociaux. La raison est toute simple et par soucis de respect envers ces lectrices et lecteurs, que je remercie d’ailleurs pour leur fidélité, voici quelques explications.

Raison 1 : Depuis quelque temps, les réseaux sociaux me déçoivent beaucoup. Le pullulement des messages haineux y foisonne comme mauvaise herbe. Les gens honnêtes se font traîner dans la boue, les journalistes qui ne sont que les messagers et sentinelles de notre liberté d’expression à tous, se font ridiculiser, mépriser et insulter par quelques petits imbéciles, trop ignorants pour réaliser que s’ils continuent ainsi, ce sont eux-mêmes qui ne pourront plus proférer leurs insultes anonymes sur ces réseaux de grande liberté dont ils usent comme poubelle à leurs frustrations personnelles. Ce n’est pas d’hier que le peuple souhaite tuer le messager plutôt que le véritable responsable de ses malheurs. Dans l’antiquité, le roi Perse Darius avait envoyé des messagers chez les Grecs afin de leur proposer une soumission sans effusion de sang. Les messagers Perses furent jetés au fond d’un puit chez les Spartiates et à Athènes, même les traducteurs furent jetés du haut de l’acropole pour avoir soi-disant souillé la langue grecque en ayant traduit la langue d’un barbare.

Raison 2 :..et elle est bien plus sérieuse celle-là. Depuis peu, je me suis mis à la rédaction de ma vie personnelle avec l’intention de ne pas la publier. Ce qu’il en résultera sera pour que la mémoire n’oublie pas et demeurera la propriété manuscrite de mes bénéficiaires, une fois que je serai parti de l’autre bord pour savoir si j’y suis. Évidemment, une telle entreprise prend du temps et gruge sur d’autres projets. Toutefois, sans entrer dans les détails, il y aura sans doute des bribes de ce manuscrit que je me ferai le plaisir de partager avec vous. Ne vous attendez pas à des révélations flamboyantes ou à un roman choc. Une telle entreprise est une démarche de vérité et non un écrit pour épater la galerie.

Comme je n’en suis rendu qu’au début de l’adolescence, voici une petite partie de souvenirs heureux que je veux bien partager avec vous.

L’enfance

L’enfance n’est pas que jolis souvenirs, joies et bonheur. Dans mon cas, j’aurais plutôt envie de dire le contraire. C’est probablement ce qui explique cette difficulté d’énumérer ces quelques beaux moments qui sont demeurés gravés sur mon cortex de jeune enfant et ne sont jamais disparus avec l’âge. Ces moments sont comme des instantanés, des « flashes » qui apparaissent en ma mémoire dans les moments les plus inusités. D’ailleurs, je me propose d’en faire le récit chaque fois qu’un de ces « instantanés » surgira au cours de la longue écriture de ce parcours personnel. Ceci n’est pas un roman, mais l’agenda véridique d’une vie et je le résume au fil des souvenirs et non pas pour raconter une belle histoire bien ficelée.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA« Flashes » – Moments magiques à bord du « canotte » de mon grand-père, du temps où je n’allais pas encore à l’école. Il attachait toujours son embarcation à un pieux bien planté dans la vase. Ainsi, équipé d’une longue corde, je pouvais apprendre à ramer la distance voulue sans danger de partir avec la marée. Pendant ce temps, mon arrière-grand-mère Mélanie, âgée de plus de 80 ans, s’assoyait à l’arrière de l’embarcation et égrenait son chapelet en silence pendant que je tentais d’assimiler le dur synchronisme des rames. Je me souviens aussi de ces jeux de « canisse », un jeu de cachette autour de la grange chez-nous, chez Cornélius ou chez Louis Boudreau avec tous les enfants du canton du « P’tit ruisseau. » Je me souviens de ce jeu de balle-molle avec un bâton rustique et une balle de caoutchouc mou, couleur bleue, blanc, rouge, chez Louis Boudreau. Comment oublier ces moments de construction de cerfs-volants en papier journal avec ficelle appelée « corde à morue » et structure en croix faite de « lattes de cages. » À cela s’ajoutaient au cours des étés, les plongeons de sur la cabine du bateau de mon père attaché au quai de «la boucanerie ou de sur le pont de celui à Ernest à Lucien, attaché au quai à George Savage. Souvent la matinée ou la journée était complétée par une navigation solitaire à rames, à l’intérieur du havre avec le doris de mon père et liste de commissions pour ma mère au magasin à Jos Bouffard. Je prenais toujours bien soin de faire le trajet à la rame entre le point d’ancrage du doris et l’arrière du magasin général de cette époque. En ces moments-là, le bonheur existait et autant mes copains et copines de jeux que moi-même n’étions réellement conscients que ce bonheur ne pouvait être que temporaire. Quand je regarde les enfants d’aujourd’hui et que je les vois sortir des garderies, je me demande chaque fois ce qui se passe dans leurs cerveaux de jeunes enfants dont les vastes horizons non virtuels ne leur ont jamais été révélés par la nature toute simple des choses et un environnement de campagne si différent de celui d’aujourd’hui.

Bien sûr, chaque génération à ses beautés, ses défis et ses malheurs. Certaines ont connu des guerres interminables, d’autres des cataclysmes naturels. Notre planète terre surchauffe présentement, tant dans son inconscient collectif que sur sa surface géographique. Difficile de prévoir ce que sera demain, mais je mentirais si je disais que j’envie les futures générations. Est-ce cela le signe du crépuscule d’une vie? –peut-être, je n’en sais rien, mais il m’arrive de trembler pour ces enfants de demain.

Georges Gaudet