Revoici Cali

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Un an et demi après son terrible accident, Hugo Barrette renouera avec la piste qui a failli lui coûter la vie.

Si Hugo Barrette veut retourner à Cali, même s’il y a subi un grave accident il y a un an et demi, c’est qu’il a le sentiment du travail inachevé.

De délicates retrouvailles sont inscrites au calendrier d’Hugo Barrette. La semaine prochaine, le cycliste québécois renouera avec Cali et cette piste qui a failli lui coûter la vie, fin octobre 2015.

Barrette ne cache pas sa nervosité. «De retourner là, après tout ce qui s’est passé, c’est un gros moment de ma carrière», reconnaît-il, à près d’une semaine de la Coupe du monde disputée en Colombie.

L’histoire a été racontée à maintes reprises, mais elle vaut la peine que l’on s’y attarde une fois de plus, tant le cycliste est passé près de ne jamais pouvoir la relater lui-même.

Le 27 octobre 2015, Barrette s’entraîne sur cette piste très technique du vélodrome Alcides Niteo Patino, à deux jours de la Coupe du monde. Pour des raisons inconnues, il effectue une sortie de piste. Sur son vélo, sa vitesse avoisine alors les 80 km/h.

Sous la force de l’impact, Barrette défonce la clôture de sécurité, avant d’aboutir dans les gradins. Il détourne sa tête de justesse et évite un poteau de métal. Par chance, car l’impact lui aurait sans doute été fatal.

Deux de ses vertèbres sont fracturées. La chute lui casse aussi le nez et lui inflige une commotion cérébrale. Barrette passera quelques jours à l’hôpital. Des jours marqués par l’amour de ses proches, mais aussi des Colombiens. Des enfants lui ont apporté des lettres d’encouragement, touchés après avoir vu les images de son accident à la télévision nationale.

Deux semaines plus tard, il remontera sur son vélo. Il ne gardera aucune séquelle physique de son accident. Les images du sévère impact témoignent du miracle de sa guérison rapide.

« Travail inachevé »

Près d’un an et demi après le choc, le Madelinot a délibérément choisi d’inscrire cette Coupe du monde à son calendrier. Il veut en profiter pour remercier ces gens qui lui ont montré tant d’affection.

Le cycliste de 25 ans souhaite aussi en finir avec cette impression qui l’habite depuis cette journée fatidique.

«J’ai toujours eu un peu le sentiment du travail inachevé. Je n’ai même pas eu l’occasion de disputer cette Coupe du monde», regrette l’athlète.

«À l’époque, j’étais dans une forme exceptionnelle, ajoute-t-il. Je veux reproduire le même genre d’environnement et voir ce qui se serait passé si je n’avais pas eu un aussi gros accident.»

Bien des choses se sont passées depuis l’accident. Barrette a mis le paquet pour se qualifier pour les Jeux de Rio. À peine 81 jours après sa chute, il a enlevé la médaille d’argent au keirin à Hong Kong. C’était son premier podium en Coupe du monde.

Barrette est bel et bien allé au Brésil. Seul représentant canadien de la discipline, il a terminé 13e au keirin. Avec du recul, le jeune homme reconnaît qu’il s’agit d’un accomplissement. Mais il estime aussi qu’il n’était peut-être pas dans les bonnes dispositions mentales pour aspirer à plus.

«Je me suis présenté aux Olympiques dans la forme de ma vie, explique-t-il. J’avais les jambes, mais mentalement, je n’étais peut-être pas prêt à aller à la guerre.

«C’était un peu une déception. Je suis fier de mon parcours et de comment je me suis rendu là, mais je crois que l’accident m’a affecté à long terme, car ça m’a tellement pris de jus pendant trois ou quatre mois qu’après, je n’avais plus rien à donner.»

Il aimerait inspirer

Après les Jeux, Barrette a pris des vacances de deux mois. C’était la première fois qu’il s’accordait un aussi long repos.

Cette pause auprès de ses parents et amis lui a permis de réfléchir à sa carrière, de savourer ses accomplissements. Il avoue qu’elle a été profitable, et qu’elle lui a donné envie de se dépasser dans les trois ans qui le mèneront vers Tokyo 2020.

La première étape de ce parcours aura lieu à la fin de la semaine prochaine, à Cali. Barrette ne s’est pas fixé d’objectif précis. De toute façon, sur cette piste ou ailleurs, son but est toujours le même: gagner.

Mais dans ces circonstances particulières, Barrette a aussi une autre visée.
«Je veux montrer aux gens, et surtout aux jeunes, que les moments difficiles ne devraient pas mettre fin à une carrière», évoque le résilient athlète.

 

 

LA UNE : PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHERE