Mon premier vol en montgolfière

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Un exercice aimé de tous et qui donne toujours de beaux moments.

Des mots pigés dans le dictionnaire au hasard des pages :

Alibi – Breuvage – Apaisant – Montgolfière – Concéder – Diffus – Barrage – Boulimie – Stick – Publiciste.

* * *

Mon premier vol en montgolfière

Voilà plusieurs années, je décidais qu’il était temps que je me lance un défi. En tout cas, un autre défi. J’avais déjà sauté en parachute et j’avais aimé l’expérience. Je devais trouver autre chose qui me ferait autant « triper ».

Je lis alors les annonces dans les guides touristiques et le publiciste le plus important faisait une boulimie d’encarts vantant les bienfaits d’un vol en montgolfière. Il expliquait les moments apaisants que l’on pouvait vivre en survolant les montagnes et le barrage nouvellement construit.

Barrage

Je devais lui concéder cela. Il aimait vraiment ce qu’il annonçait et on sentait qu’il l’avait expérimenté plusieurs fois. Je fais donc ma réservation pour la semaine prochaine.

Même si je me suis lancé ce défi, l’angoisse commence à me gagner de plus en plus. Je pourrais peut-être ne pas y aller simplement et trouver un bon alibi pour justifier ma lâcheté.

Assise à ma table, mon breuvage frais devant moi, j’ai honte de ce que je viens de penser. Il est hors de question que j’annule. Je dois me lancer et je vais y aller.

Breuvage

Je marche jusqu’au site d’envol, tenant à la main un stick, frappant les herbes hautes et laissant mes idées diffuses aller toutes seules.

Finalement, à 18 h, sous un soleil éclatant, un très léger vent accompagne notre décollage. Seul le bruit du souffle gazeux dans le ballon venait entrecouper le silence total du survol des plaines, des montagnes, des villes et des villages. Le temps s’était arrêté. L’atterrissage se fit en douceur, si doucement que je me croyais encore en vol.

Le pilote a fini par me faire sortir de mon état d’exaltation, car il était temps que je descende de la nacelle.

Ce fut un moment inoubliable que je revivrais n’importe quand.

 

Dominique Damien

 

En guise de bâton, j’utilise aujourd’hui ce stick qu’est mon parapluie. Tel était mon désir pour me préserver de la pluie dans mes excursions aux Îles de la Madeleine. Je sais j’ai toujours trop de bagages, ainsi j’ai toujours un breuvage à la main. C’est très apaisant quand j’ai une quinte de toux. C’est aussi un bon alibi que je me concède pour cacher mes émotions.

nourriture et breuvage

Je ne souffre pas de boulimie, car au contraire je me limite dans la nourriture et j’en laisse souvent la moitié. C’est un barrage naturel pour me garder mince. C’est ma publicité. Un jour une grand-mère disait « un bon étalon, ça se garde mince ».

Je sais, je suis très diffus dans mes propos. C’est ainsi que je cache mes réelles intentions, car je vis comme la montgolfière, je suis en ascension.

René

* * *

Encore un gros merci à tous les participants pour leur implication et la facilité qu’ils ont eue pour écrire un texte dans si peu de temps – 20 minutes. Merci à René d’avoir eu la gentillesse de me laisser son texte afin de vous le partager. Comme chaque semaine, avec les mêmes mots pour chacun de nous, nous avons découvert des univers complètement différents reflétant le caractère et le vécu de chacun.

Encore un beau moment.

Bonne semaine à toutes et à tous.