La chasse au phoque sous l’angle du chasseur

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Un photographe des Îles de la Madeleine a décidé de montrer la chasse au phoque du point de vue des chasseurs. Yoanis Menge explique qu’il a cependant dû se heurter à des obstacles avant d’être invité à bord d’un bateau.

L’artiste dit qu’il a été choqué par des affiches de la Fondation Brigitte Bardot qu’il a vu un jour dans une station de métro durant qu’il vivait à Paris. C’est à ce moment, dit-il, que son projet est né.

« Sur l’image en question, on voyait l’image d’un phoque adulte qui tenait un gourdin dans ses mains et qui se donnait un élan pour fracasser le crâne d’un bébé humain sur la banquise. »

Des chasseurs se reposent après une journée de travail sur la banquise.
Des chasseurs se reposent après une journée de travail sur la banquise.   Photo : Yoanis Menge

Yoanis Menge est des Îles de la Madeleine, d’une communauté de chasseurs de phoques. Le photographe connaît des histoires de chasse et il voulait exhiber autre chose que ce que les opposants à la chasse montrent dans leurs images souvent troublantes, jouant sur le contraste des couleurs du sang sur la neige.

Mais avant de pouvoir monter à bord d’un bateau de chasse, il a dû obtenir un permis de chasse du ministère des Pêches et Océans.

Son plus gros défi a été de gagner la confiance des chasseurs.

Yoanis Menge, photographe et chasseur de phoque.
Yoanis Menge, photographe et chasseur de phoque.   Photo : Johan Hallberg-Campbell

« Et ça, c’est la tâche la moins facile parce que les chasseurs ont tellement été caricaturés et photographiés par les journalistes, qui ne les ont pas mis en valeur. »

Un chasseur de phoque ramène sa prise sur la banquise.
Un chasseur de phoque ramène sa prise sur la banquise.   Photo : Yoanis Menge

Le contact s’est fait assez naturellement aux Îles de la Madeleine. Des pêcheurs avec qui il avait déjà pêché du homard l’ont téléphoné pour l’inviter à chasser le phoque. Trouver des chasseurs à Terre-Neuve, où il ne connaissait personne, a été une tâche plus difficile.

Un chasseur de phoque connu dans la province, Jack Troake, lui a rendu un service en lui offrant un couteau sur lequel était inscrit son nom.

Un chasseur sur son bateau après une journée de chasse.
Un chasseur sur son bateau après une journée de chasse.   Photo : Yoanis Menge

« Il me donne son couteau, où il avait son nom d’écrit dessus. Il me dit, si les gens t’emmerdent, si les gens ne veulent pas te laisser embarquer, montre-leur mon couteau et dis-leur que t’as toute ma confiance. Ça fait que c’était une forme de passeport. »

Les photos que Yoanis Menge a prises durant ses expéditions de chasse lui ont permis de publier un livre, intitulé Hakapik, et de monter une exposition du même nom. Il a d’ailleurs l’intention de présenter son exposition à Terre-Neuve-et-Labrador quand la traduction anglaise de son livre sera terminée.

 

Un texte de Stéfan Thériault

LA UNE : Un chasseur de phoque se prépare à tirer un coup de feu.   Photo : Yoanis Menge