Ottawa a accordé un permis à un bateau usine de Terre-Neuve pour pêcher le sébaste dans le golfe du Saint-Laurent.
L’Océan Breaker a été aperçu, il y a deux semaines, par des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine dans le chenal laurentien à quelque 90 km au large de l’archipel.
Le capitaine Denis Éloquin raconte que le bateau est arrivé à la hauteur de son navire. « Ils ont, poursuit le capitaine Éloquin, commencé à poser des questions, si on était dans le sébaste. C’était un gros bateau de 180 pieds qui venait de Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est organisé pour mettre le poisson dans des boîtes, dans du plastique, prêtes à mettre sur le marché. »
Les Madelinots s’interrogent
Selon le capitaine Éloquin, le bateau peut pêcher jusqu’à 1,1 million de livres de sébaste en un seul voyage. En comparaison, indique le capitaine, les pêcheurs des Îles détiennent un quota de 800 000 livres de sébaste.
« Comment, demande Denis Éloquin, Pêches et Océans peut laisser aller un bateau comme ça? Contribuer à anéantir la ressource? »
Le Gaspésien Réginald Cotton de la Fédération des pêcheurs semi-hauturiers du Québec rappelle que les pêcheurs du golfe sont toujours touchés par le moratoire sur la pêche au poisson de fond. « Nous, on ne peut pas avoir un permis, mais ces gens-là en ont et en plus un bateau usine dans le golfe. Il y a quelque chose qui ne va pas », croit M. Cotton.
Selon Réginald Cotton, il n’y a pas eu de bateau usine dans le golfe depuis les années 1970.
Pêches et Océans n’a pas répondu à aucune autre question sur le sujet, pour le moment.
