Le pouvoir d’achat des Québécois a fléchi

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Si vous avez l’impression que vous avez moins d’argent dans vos poches par rapport aux dernières années, vous ne vous trompez pas. En effet, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), pour la première fois depuis 1996, le pouvoir d’achat des Québécois a régressé en 2013.

Screen Shot 2014-12-18 at 09.50.45Selon les données provisoires les plus récentes publiées, mercredi, par l’ISQ, le revenu disponible par habitant a augmenté de 0,9 % en dollars courants en 2013. Le hic, c’est que l’indice des prix des dépenses de consommation des ménages a bondi encore plus rapidement, soit de 1,2 %. «Ce qui signifie que le pouvoir d’achat des Québécois mesuré par le revenu réel disponible par habitant a diminué en 2013 de 0,3 %», constate l’ISQ.

Selon l’organisme, le revenu disponible baisse en raison notamment du fait que les impôts directs et les cotisations aux régimes d’assurance ont progressé plus rapidement que les salaires, les revenus de placement des individus et les revenus nets des entreprises individuelles.

Pendant ce temps, le pouvoir d’achat par habitant au Canada augmentait de 1,3 %. «Il faut remonter en 2009 pour voir le Québec afficher une hausse réelle supérieure à la moyenne canadienne», fait-on remarquer.

Avec un revenu disponible par habitant de 26 774 $, le Québec se classe à l’avant-dernier rang au pays tout juste devant l’Île-du-Prince-Édouard (26 439 $). C’est la troisième année de suite que le Québec se retrouve à cette position peu reluisante. La moyenne canadienne se situe à 30 746 $.

Ce sont les Territoires du Nord-Ouest (41 035 $) qui affichent le revenu disponible par habitant le plus élevé au pays. Ils devancent tout juste le Yukon (41 030 $). Outre ces deux dernières juridictions, quatre provinces et un territoire présentent un revenu disponible supérieur à la moyenne canadienne, dont l’Alberta (40 303 $) et la Colombie-Britannique (31 647 $).

«Depuis la récession de 2009, la différence au chapitre du revenu disponible par habitant entre le Québec et le Canada ne cesse de s’accentuer», souligne l’ISQ. De 2777 $ par habitant en 2009, il est passé à 3972 $ en 2013. «Cette situation s’explique essentiellement par le fait que la rémunération des salariés, notamment, a progressé plus lentement au Québec. Il faut dire que durant cette période, il s’est créé davantage d’emploi à temps plein au Canada que dans la province», ajoute l’ISQ.

«L’écart de revenu est encore plus marqué lorsque l’on tient compte uniquement du revenu primaire par habitant, soit les revenus que tirent les ménages de leur contribution à l’activité économique. En 2013, le revenu primaire atteignait 30 408 $ par habitant au Québec, tandis qu’au Canada, il s’élevait à 35 189 $. Le retard historique du Québec au chapitre du revenu primaire s’explique en bonne partie par le fait que le taux d’emploi et le salaire hebdomadaire moyen des employés ont toujours été sous la moyenne canadienne», explique-t-on en signalant que le revenu primaire, tant au Canada qu’au Québec, représente plus des trois quarts du revenu total des ménages.

RMR de Québec: bonne première

Par ailleurs, c’est dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec que le revenu disponible par habitant était plus élevé (28 568 $) en 2013 dans la Belle Province. La hausse du revenu disponible par habitant dans la RMR de Québec – qui couvre principalement les villes de Québec et de Lévis – a été de 1,4 % entre 2012 et 2013. Une augmentation supérieure, donc, à la moyenne provinciale (0,9 %).

En y regardant de plus près, la Capitale-Nationale (27 954 $) occupe le quatrième rang des régions administratives québécoises au chapitre du revenu disponible par habitant derrière la Côte-Nord (28 890 $), la Montérégie (28 115 $) et l’Abitibi-Témiscamingue (27 997 $). Les régions administratives de la Chaudière-Appalaches (11e rang, 25 868 $) et du Bas-Saint-Laurent (15e rang, 23 497 $) suivent plus loin au palmarès. À la 17e et dernière place, on retrouve la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (23 136 $).

C’est d’ailleurs dans cette région, fait remarquer l’ISQ, que les résidants reçoivent le plus en transferts en provenance des gouvernements. En effet, ils ont reçu plus de 8600 $ par habitant en prestations sociales et crédits d’impôt remboursables en 2013. À l’autre bout du spectre, l’Outaouais (5105 $) et Laval (5278 $) sont les régions administratives qui en reçoivent le moins. Dans le cas de la région de la Capitale-Nationale, c’est tout juste sous le seuil des 6000 $.


En un mot

Revenu disponible › Le revenu disponible d’un ménage se définit comme étant l’argent que celui-ci a pour acheter des biens, des services ou encore pour épargner. Il est composé, d’une part, de l’ensemble des revenus du ménage, dont la rémunération du travail et les transferts gouvernementaux, incluant les prestations des programmes d’aide financière de dernier recours et, d’autre part, des prélèvements obligatoires qui viennent réduire les revenus, dont l’impôt sur le revenu, les cotisations aux régimes d’assurance sociale (Régime de rentes du Québec, assurance-emploi et assurance médicaments) et certains frais liés à l’occupation d’un emploi (frais de garde). Gilbert Leduc

Source: ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, gouvernement du Québec


Revenu disponible des Québécois

Revenu primaire (rémunération, autres revenus) 30 408 $ + transferts reçus des gouvernements (allocations familiales, prestations d’assurance-emploi, prestations de la sécurité de vieillesse) 5931 $ – transferts envoyés aux gouvernements (impôts, cotisations aux régimes d’assurance sociale) 9565 $ = Revenu disponible 26 774 $

Sources: Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada