La morue se porte mieux en Atlantique

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Les populations de morue augmentent en Atlantique, particulièrement dans la région de la côte Est de Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans les années 90, Ottawa a imposé deux moratoires sur la pêche à la morue au large de Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent, à la suite de l’effondrement des stocks. Durant cette période, les stocks étaient estimés à environ 10 000 tonnes, alors qu’aujourd’hui ils sont évalués à 200 000 tonnes. Les meilleurs stocks en 20 ans, selon des chiffres obtenus par le quotidien La Presse.

« Près de 25 ans après le moratoire sur la morue, nous voyons des signes positifs. Mais les stocks restent bas en comparaison avec les années 60 », souligne Jeffrey Hutchings, professeur de biologie à l’Université Dalhousie.

Le phoque gris : le grand responsable

Le retour de la morue n’est pas aussi marqué dans toutes les régions. Dans la région du golfe, la croissance est à peu près nulle, avec un taux de mortalité élevé. L’un des coupables : le phoque gris.

Le biologiste Mike Hammill, spécialisé dans l’étude des phoques à l’Institut Maurice Lamontage, explique que le phoque gris mange surtout du poisson.

La prédation par les phoques gris peut représenter jusqu’à 50 % de la mortalité naturelle des morues, selon Pêches et Océans Canada.

La population de phoque gris dans l’est du Canada est passée de 30 000 têtes, dans les années 60-70, à plus de 500 000 têtes et elle augmente de 5 à 10 % par année.

« Si le taux de mortalité reste comme on l’a vu ces dernières années, probablement que la morue ne sera pas rétablie dans l’est du golfe. Ça peut changer s’il y a des changements dans la nourriture ou s’il arrive quelque chose avec le phoque gris. » — Mike Hammill, biologiste.

L’avenir de la morue et la croissance de la population de phoque gris semblent indissociables, surtout que le phoque n’a pour ainsi dire aucun prédateur.

Selon Jeffrey Hutchings, professeur de biologie à l’Université Dalhousie, il est trop tôt pour parler d’un retour à la pêche commerciale, surtout que la gestion des stocks de morue n’a toujours pas été réglée.

 

D’après un reportage de Nicolas Steinbach
Photo :  ICI Radio-Canada