Des mots pigés au gré des pages

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Cette semaine, je me livre à un petit exercice. J’ai demandé à mon conjoint de me donner 10 numéros de page. J’ai alors ouvert le livre de Dan Brown : Le code Da Vinci.

J’ai noté les 10 mots ou groupes de mots au début de chaque page avec lesquels je vais inventer une histoire. Voici la liste :

(Des) saules pleureurs – Paris – comme – (les) carreaux – moderne – c’est exactement – posé – assis – moyens – elle avait réfléchi.

Je me suis donné 3 ou 4 minutes en lisant ces mots, puis… voici le texte :

Justine tourne en rond. Sa vie ne ressemble pas du tout à ce dont elle rêvait. Toute petite, elle désirait plus que tout au monde s’installer dans la capitale. Paris pour elle était la ville où tous ses rêves se réaliseraient. Elle avait fait le vœu de s’y installer. 

Puis, elle grandit et malgré elle la vie en décida tout autrement. Elle vit aujourd’hui dans une cité moderne où les rues se croisent perpendiculairement, où vu du ciel son quartier, en ligne droite, est un alignement d’immeubles de façade de vitres et des trottoirs de carreaux noirs et blancs. Elle n’est pas malheureuse. Elle a un bon emploi, des amis fidèles, un appartement comme on en voit dans les grands films américains.

Ville moderne 

Ce matin, elle fait le bilan de sa vie. Elle se promène dans le parc voisin et regarde les gens autour d’elle. Quelle vie ont-ils? Sont-ils heureux ou tristes? Elle voit un couple de personnes âgées assis sur un banc. De jeunes enfants jouent devant eux. Le bonheur illumine leurs visages et ils parlent tout en se tenant la main tendrement. Après quelque temps, la femme s’aperçoit que Justine les observe. Elle parle à son compagnon et s’approche. Gênée, Justine se lève, mais la femme l’arrête et lui demande de s’asseoir à côté pour discuter. La gentillesse dans la voix de cette femme et son regard doux posé sur elle, Justine se livre. Elle lui raconte toute sa vie, comme jamais elle ne l’avait fait, même avec ses plus proches amis. Elle n’a plus de famille depuis longtemps et de voir cette femme qui lui tient la main, c’est exactement comme si elle avait donné rendez-vous à sa mère, dans ce parc qu’elle côtoie chaque jour.

Banc de parc 

La femme l’écoute sans un mot, sans quitter son regard. Quelque chose dans l’histoire de Justine la touche profondément. Cette jeune femme ressemble à la fille dont elle rêvait et qu’elle n’a jamais eue. Avec son mari, ils ont eu trois beaux et bons garçons qui leur ont donné cinq petits enfants. Elle avait souvent réfléchi à la relation qu’elle aurait eue avec une fille. Toutes les deux, à travers cette rencontre, comblent un besoin qui manque à leur vie.

La femme se permet de donner un conseil à Justine.

— Donne-toi les moyens et réalise ton rêve. Même si cela reste temporaire, vas-y. Ne passe pas ta vie à te demander si tu aurais été heureuse, si cette ville est vraiment comme tu l’imaginais. Prends le temps de la découvrir et ensuite cela te permettra de savoir si ta vie est là-bas ou si cette vie que tu mènes ici est celle que tu dois continuer.

Justine se remémore cette merveilleuse rencontre. Voilà déjà six mois qu’elle s’est installée dans un petit appartement. Elle a réalisé son rêve. Devant sa fenêtre, des saules pleureurs se balancent au vent.

Saule pleureur

Elle a gardé contact avec cette femme croisée un beau jour et lui partage son aventure. Elle ne s’était pas trompée. Paris est une merveilleuse ville, mais elle se sent orpheline. Elle s’était donné une année complète pour décider si elle restait ou si, après s’être abreuvée de tout ce qu’elle pouvait emmagasiner, elle retournerait vers sa vie qu’elle connaît et qui n’est finalement pas si triste que cela. Surtout avec cette nouvelle amie.

Ce voyage l’a changée complètement et elle ne regarde plus sa vie de la même façon. Elle va rester jusqu’au bout de ces douze mois et ensuite elle reprendra son histoire là où elle l’avait laissée, mais avec une tout autre vision et un tout autre intérêt.

* * *

Voici ce que ces 10 mots ou groupes de mots m’ont inspiré dans le moment présent. Un autre jour, cela aurait donné un texte complètement différent et une autre personne aurait écrit une autre histoire.

Bonne semaine à toutes et à tous.

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