Le ministre Pierre Arcand exclut un moratoire dans le golfe

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Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), Pierre Arcand, refuse pour le moment d’imposer un moratoire sur l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière dans le golfe du Saint Laurent. Le ministre attendra le rapport final de la firme Génivar avant de prendre une décision.

 

Le ministre responsable rappelle que la question divise l’opinion publique. Il se dit conscient du mécontentement que suscite le débat chez certains groupes. Pierre Arcand insiste aussi pour dire que d’autres groupes sont au contraire favorables à l’exploitation pétrolière dans le golfe.

Pierre Arcand admet cependant que la situation est complexe, notamment pour les projets d’exploration déjà en cours comme de Corridor Ressources au large des Îles-de-la-Madeleine. Selon lui, si ce n’est pas le Québec qui exploite le gisement Old Harry, ce sera Terre-Neuve qui le fera. Le ministre souligne que son rôle est de s’assurer que le projet puisse se faire de façon sécuritaire, si jamais il se concrétise. 

Levée de boucliersLes conseils régionaux de l’Environnement du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord ont déjà réclamé la prolongation du moratoire dans le golfe. La Conférence des élus de la Gaspésie et des Îles (CREGIM) réclame pour sa part que l’évaluation environnementale stratégique soit élargie aux cinq provinces touchées par une éventuelle exploitation pétrolière en mer. Les élus souhaitent aussi qu’on y convie les populations de l’estuaire du Saint-Laurent.

Plusieurs groupes écologiques, dont la Coalition Saint-Laurent, ont dénoncé l’ensemble de la démarche de consultation menée par Génivar. Selon eux, la firme est à la fois juge et partie dans le dossier. Ils réclament un exercice public piloté par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

S’il refuse d’envisager un moratoire dans le golfe, Pierre Arcand rappelle que son gouvernement a décrété un tel moratoire dans l’estuaire du Saint-Laurent. Il souligne également qu’il a déjà exclu une zone de 70 kilomètres autour des Îles-de-la-Madeleine en vue de la création d’un parc marin en 2015. 

Plan d’action sur les changements climatiquesLe ministre Pierre Arcand était de passage, jeudi, à Rimouski, pour rencontrer une quarantaine de personnes représentant une trentaine d’organismes de tout l’Est du Québec. Cette consultation doit alimenter la réflexion sur le plan d’action contre les changements climatiques 2013- 2020 qui doit être présenté au début de l’été.

Pour le gouvernement québécois, il s’agira d’un second plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon les données les plus récentes, celles de 2009, les émissions totalisaient 10,4 t par habitant, une baisse de 13 % par rapport à 1990. Dans l’ensemble, les émissions totales avaient chuté de 2,5 % durant cette période.

Le ministre Arcand prévoit qu’à la fin de 2012, la réduction des GES sera de 6 % par rapport à 1990.

Il constate que le Québec, même s’il demeure le plus faible émetteur de GES par personne au Canada, a encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre la cible de 20 % de réduction des GES sur son territoire en 2020.

La commande est importante, admet le ministre. Il rappelle toutefois que le gouvernement libéral a mis en place une centaine de mesures pour faciliter l’atteinte de cet objectif. 

Des mesures nombreuses

Pierre Arcand souligne en particulier la création d’une bourse du carbone, qui va permettre aux entreprises les plus polluantes d’acheter des bons crédits de carbone à celles qui se sont dotées de nouvelles technologies plus performantes.

Son gouvernement, dit-il, a aussi augmenté l’aide au transport en commun et imposé une certification environnementale lors de la vente de vieux véhicules. Il admet cependant que le gros de l’effort à venir devra inclure le secteur des transports.

Pierre Arcand se dit quand même optimiste. Il affirme que lorsque les gens se sentent impliqués et informés, ils réagissent de la bonne façon. Il donne pour exemple le recyclage, une pratique qui est passée de 12 % à 65 % en quelques années.

Pierre Arcand rappelle aussi que le gouvernement travaille à diminuer à la source, les matières résiduelles, notamment en collaboration avec « Écoentreprises ». Ce groupe de travail qui regroupe de gros détaillants essaie, sur une base volontaire, d’améliorer les façons de faire, notamment en matière de suremballage. 

Fonds vert

 

Pour financer les mesures nécessaires à l’atteinte de l’objectif que s’est fixé le gouvernement, Québec peut compter sur le Fonds vert. Depuis 2006, Québec taxe entre autres les compagnies pétrolières. Ce fonds totalise environ 1 milliard de dollars. Ainsi, les 26 mesures inscrites au Plan d’action 2006- 2012 sur les changements climatiques ont été financées par le Fonds vert.

Selon le ministre, ce fonds pourrait servir notamment à favoriser l’adaptation des régions côtières aux changements climatiques. Il faut aider, dit-il, les communautés menacées, comme celles de l’Est du Québec, à se prémunir contre les grandes marées et autres phénomènes liés aux changements climatiques.

 

Un texte de Richard Lavoie, collaboration Réjean Desmeules

 

 

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