La chasse au phoque s’est ouvert en avance

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La chasse commerciale au phoque commence aux Îles-de-la-Madeleine et au Canada atlantique. C’est quatre jours plus tôt que prévu, une décision découlant de discussions entre le ministère fédéral des Pêches et des Océans et les chasseurs, décision tenant compte du temps doux.Dans l’archipel madelinot, au moins quatre ou cinq bateaux devraient sortir à des fins commerciales, et peut-être une dizaine d’autres pour la chasse de subsistance. La chasse commerciale sert notamment au ravitaillement en viande de la Boucherie Côte-à-Côte, dont la mise en marché s’étend.Denis Longuépée, président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, s’attend à une saison légèrement supérieure à celles de 2010 et de 2011, des années à oublier en raison de l’absence de banquise permettant la rencontre entre les chasseurs et les phoques. «Il y a une concentration de glace de 4 milles de large par 15 milles de long, pas loin des Îles-de-la-Madeleine. Les phoques se promènent. Ils vont à l’eau et vers 9h ou 10h, ils montent sur la banquise [pour se réchauffer]. La banquise n’est pas suffisamment solide pour supporter les hélicoptères des groupes antichasse», précise M. Longuépée.Cette banquise un peu faible ne constitue pas l’unique facteur incitant M. Longuépée à modérer ses attentes pour les retombées de la saison 2012. «Il n’y a pas beaucoup de marchés pour les peaux. Il y a une peur des compagnies qui achètent de la fourrure de phoque de se retrouver aux prises avec les effets du boycottage de la Russie et de l’Union économique européenne. On peut vendre au Canada, mais ce n’est pas assez. C’est dommage; les prix des fourrures sont en hausse partout dans le monde, ce qui a aussi un effet positif sur le prix de la fourrure de phoque, mais on n’en profite pas», déplore M. Longuépée.

 

 

ReprésaillesLes groupes animaliers dénonçant la chasse vont généralement loin dans leurs représailles ciblant cette activité multicentenaire. Ils menacent présentement de boycotter les produits de la mer canadiens si les représentants de cette industrie appuient publiquement la chasse. Ces menaces n’ont pas empêché l’Association québécoise de l’industrie de la pêche d’appuyer la chasse au phoque, faisant notamment valoir que les pêcheurs québécois ont débarqué 59 000 tonnes de produits marins l’an passé, comparativement aux 10 millions de tonnes consommés par les phoques du golfe Saint-Laurent.Il est difficile de quantifier les conséquences actuelles du boycottage européen et américain sur l’économie des Îles-de-la-Madeleine. Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, rappelle que dans les années 70, «un seul bateau pouvait livrer 10 000 peaux, et que chacune de ces peaux était vendue 100 $. Ça représentait des revenus de 1 million $. Replacez cette somme en dollars d’aujourd’hui, et vous aurez une idée de ce que les Îles ont perdu».