Modernisation des pêches : un projet qui ne fait pas l’unanimité

Publicité

Articles similaires

 

Les pêcheurs professionnels du Québec et de l’Atlantique se méfient du projet de modernisation des pêches du ministre Keith Ashfield.Selon eux, il n’y a pas un besoin urgent de réformer la gestion de l’industrie des pêches commerciales. Ils ne font surout pas confiance au gouvernement actuel pour le faire. Le vice-président de l’Alliance des Pêcheurs professionnels, O’Neil Cloutier soupçonne le gouvernement conservateur de vouloir reproduire le modèle tenté en 1997 en Colombie-Britannique. Selon lui, les règles du jeu avaient permis à un industriel d’accaparer plus de 60 % des permis et de détruire des communautés entières en les privant de leur gagne-pain traditionnel.O’Neil Cloutier craint maintenant que la culture et le patrimoine bâti à force de bras depuis 200 ans soient balayés par un gouvernement « qui n’en a rien à faire des petites gens ».Un front commun se dessine pour sauvegarder les intérêts des propriétaires exploitants.Pas de motivation secrèteLe ministre de Pêches et Océans Canada, Keith Ashfield se défend d’avoir des intentions inavouées. « Je veux avoir l’opinion des Canadiens et je crois fermement à l’utilité de ce genre de dialogue. C’est difficile, il est important d’entendre tous les points de vue même si cela amènera des choix difficiles », précise le ministre.Le gouvernement conservateur veut redresser la barre, devant une performance de l’industrie qui inquiète. Le Canada est passé de la deuxième à huitième place parmi les pays exportateurs. « Pêches et Océans Canada (POC) envisage une industrie canadienne compétitive et prospère », explique le document de discussions publié en janvier.Ottawa veut une gestion basée sur les principes de stabilité, de durabilité et de transparence.Le point de vue des industrielsLe directeur général de L’Association québécoise de l’Industrie de la Pêche (AQUIP), se dit plutôt d’accord pour dépoussiérer la réglementation. Jean-Paul Gagné souhaite ne plus avoir d’avis scientifique tous les ans et accueillerait avec beaucoup de bonheur un allongement de la période de validité des permis.L’AQUIP n’a pas toutefois encore pris officiellement position, mais Jean-Paul Gagné croit qu’il est temps d’agir et que le ministre ne devrait pas attendre qu’un consensus se dessine. « Je pense que cela devrait aller avec la majorité. Le consensus c’est très difficile d’y arriver. Satisfaire tout le monde dans une loi ou une politique cela n’arrive pas souvent », conclut-il.La consultation qui devait prendre fin le 29 février a été prolongée jusqu’au 14 mars.

 

Sur la photo: Le ministre de Pêches et Océans Canada, Keith Ashfield

 

Pour en savoir plus cliquez ici