Old Harry : une simulation de déversement truffée d’erreurs

Publicité

Articles similaires

Une pétition pour le paiement du coût réel des déplacements médicaux

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, parraine une...

Analyse | Un budget fédéral pour les jeunes… mais écouteront-ils?

Même s’il porte le titre Une chance équitable pour chaque...

 

La Coalition Saint-Laurent dénonce l’amateurisme de Corridor ResourcesLa Coalition Saint-Laurent dénonce avec vigueur les nombreuses erreurs contenues dans la simulation de déversement pétrolier effectuée par Corridor Resources pour son projet de forage à Old Harry. Cette simulation présentée par Corridor Resources en décembre dernier laissait croire qu’un déversement pétrolier à Old Harry aurait des effets tout à fait négligeables. Or, une étude d’Environnement Canada vient de démontrer exactement le contraire. La côte sud-ouest de Terre-Neuve et celle du Cap-Breton auraient de fortes probabilités d’être touchées en cas de déversement.

Déposée en décembre 2011, l’étude d’impact de Corridor Resources devait obligatoirement présenter une simulation de ce qui adviendrait en cas de déversement accidentel à Old Harry. Cette simulation estimait que la nappe de pétrole n’aurait qu’une dizaine de kilomètres de diamètre et s’évaporerait en moins de 24 heures. Selon cette simulation, aucune côte ne serait touchée et les impacts seraient négligeables. 

 

Une réévaluation effectuée par les spécialistes d’Environnement Canada vient confirmer ce que plusieurs soupçonnaient : la simulation présentée par Corridor Resources est truffée d’erreurs et ne présente pas un portrait réaliste des risques d’un forage dans le golfe du Saint-Laurent :- La simulation effectuée par Corridor Resources utilise un modèle mathématique datant de la fin des années 70, et qui est complètement dépassé.- Corridor Resources affirme que le type de pétrole utilisé dans leur simulation s’évapore en moins de 24 heures. Or, Environnement Canada affirme que ce type de pétrole persiste plus de 30 jours.- Corridor Resources prédisait que la nappe de pétrole n’aurait pas plus de 10 km de diamètre et ne toucherait aucune côte. Environnement Canada démontre que la nappe de pétrole pourrait se déplacer sur plus de 100 km et atteindrait avec une très haute probabilité Terre-Neuve et le Cap-Breton. La nappe pourrait même toucher les îles de la Madeleine

 

 

La Coalition Saint-Laurent dénonce le peu de sérieux démontré par Corridor Resources dans son étude d’impact. « Des experts consultés nous affirmaient avoir de sérieux doutes sur la qualité de la simulation présentée par Corridor Resources. Environnement Canada vient de nous démontrer noir sur blanc que ces doutes étaient fondés et que la simulation de Corridor Resources est trompeuse », affirme Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec.« Il est incroyable de voir la désinvolture avec laquelle Corridor Resources a minimisé les risques d’un déversement pétrolier dans le golfe. Cette façon de jouer avec l’avenir du golfe est tout à fait indécente et se moque des centaines de communautés côtières qui dépendent de la santé du golfe pour leur survie », selon Danielle Giroux, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.« L’amateurisme démontré par Corridor Resources dans cette pseudo simulation devrait remettre en question leur demande d’autorisation pour forer un puits à Old Harry. Un tel refus pourrait à terme enlever l’épée de Damoclès qui pèse sur l’ensemble du golfe avec le projet de Corridor Resources. Si ce permis tombe, le contexte sera favorable à l’instauration d’un véritable moratoire sur tout le golfe, permettant une évaluation en profondeur du golfe et des risques reliés à tout projet d’exploration ou d’exploitation d’hydrocarbures », d’expliquer Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

 

Notons que les simulations de déversement développées par la Fondation David Suzuki nous démontraient que toutes les provinces du golfe du Saint-Laurent pourraient être touchées en cas de déversement pétrolier. La Coalition Saint-Laurent rappelle que le golfe du Saint-Laurent est un écosystème unique et fragile qui mérite d’être adéquatement protégé par une vision globale et unifiée. Étant sept fois plus petit que le golfe du Mexique, un incident pétrolier aurait des conséquences catastrophiques pour les centaines de communautés côtières des cinq provinces qui dépendent de la santé du golfe pour leur survie. Ainsi, la Coalition Saint-Laurent réitère que seule une gestion intégrée de l’ensemble du golfe, au-delà des découpages administratifs, peut fournir la vision intégrée qui fait cruellement défaut ces jours-ci.

 

 

 

 

Source: Danielle Giroux Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent

Photo: Facebook – Coalition Saint-Laurent