Sedna IV : Un rendez-vous raté…

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Tiré du journal de bord de Jean Lemire

 

La conférence Rio+20 s’est achevée avec beaucoup de déception et des espoirs soufflés par le manque de collaboration des grands chefs d’État aux problèmes d’environnement et de pauvreté. Parmi les grands perdants de cette conférence internationale : les océans.Alors que l’on continue de surexploiter les ressources marines dans les eaux internationales, pratiquement sans lois et sans contraintes, tous pouvaient s’attendre à ce que l’on impose un premier frein à ce pillage insensé qui menace l’équilibre millénaire des océans. Pourtant, rien n’a été fait. On s’est entendu pour tenter d’élaborer, d’ici trois ans, les principes de base qui seront au cœur d’un éventuel accord… Avant qu’une réglementation internationale ne voie réellement le jour, il en coulera de l’eau sous les ponts. De l’eau salée, comme les larmes de bien des défenseurs des océans qui sortent extrêmement déçus de la conférence de Rio. Les requins continueront d’être péchés pour leurs ailerons; les discours des protecteurs de la pêche au thon seront mis en boîte; la surpêche qui échappe aux mesures de contingence continuera, et personne ne sera en mesure d’accentuer les mesures de protection pourtant vitales des océans.Les mesures d’incitation pour favoriser le développement durable et les économies vertes à l’échelle planétaire ont aussi subi un échec lamentable. La lutte à la pauvreté aussi. Les dirigeants des grandes puissances arguent que le contexte économique actuel et l’instabilité économique ne peuvent permettre de relancer les pays riches vers des dépenses excessives. Or, personne ne demandait des subventions supplémentaires. Il suffisait de réduire celles déjà accordées à l’industrie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, etc.), qui reçoit plus de 750 milliards en aides et subsides par année!!! Saviez-vous que notre argent servait à cela?Pour les grandes puissances, l’environnement demeure cette notion abstraite, ce mal nécessaire que l’on sort du garde-robe et pour laquelle on lance une poignée de petit change quand nos poches sont pleines. Mais quand l’économie va mal, on retrouve rapidement la pensée unidirectionnelle et magique : l’économie à tout prix. Or, les deux notions sont pourtant compatibles et remplies d’avenir.Pendant que triomphe encore et toujours la vieille façon de diriger et d’orienter nos économies, et ce, malgré une série d’échecs lamentables, de fraudes et de malversations politiques au cours des dernières années, les membres des sociétés modernes piétinent en attendant le virage souhaité par nos dirigeants. La frustration monte et le peuple, qui lui, peut savourer des victoires fracassantes de la rue au cours des dernières années, saura mettre la pression nécessaire à l’installation du changement jugé nécessaire. Un changement qu’il faut prévoir et espérer sans heurts et sans menaces, car la voix de la majorité saura transformer les nouveaux élus qui n’auront d’autres choix. Car l’espoir est bien là, dans ces petites manifestations de quartier, dans la transformation progressive des mentalités qui appellent à un plus grand respect de la vie, et à une plus grande équité dans nos sociétés. La transition écologique est bel et bien en marche, mais il faudra du temps…Mais le temps presse. Selon le dernier bilan de la biodiversité terrestre, divulgué par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et rapporté par le Devoir :-sur 63 837 espèces recensées, 19 817 pourraient disparaître au cours du prochain siècle;-41 % des 19 817 espèces en péril sont des amphibiens, 25 % des mammifères, 20 % des plantes et 13 % des oiseaux;-3 947 espèces sont dans une situation critique, 5 766 sont en danger et 10 104 sont considérées comme menacées;La destruction des habitats est la cause principale des menaces à la vie sur la planète. La surexploitation des ressources n’y est certes pas étrangère…On apprenait aussi dans ce rapport que dans certaines régions, 90 % des populations côtières doivent leur survie à la pêche. Or, la surpêche a réduit les stocks de poissons dont elles dépendent de près de 90 %…Peu importe comment on regarde les résultats, on peut dire de la conférence internationale Rio+20 qu’il s’agit d’un rendez-vous manqué.Vous ai-je dit que le temps presse?Nous poursuivrons, avec vous, ce travail d’éducation et de sensibilisation si essentiel pour les générations futures malgré les difficultés, les frustrations et le rendez-vous manqué…Bon vent!JeanLe 18 avril dernier, le Sedna IV levait l’ancre pour un long voyage de 1000 jours afin de témoigner de la beauté de la nature et de vérifier l’état de la biodiversité sur la planète. Pour en Savoir plus : 1000 jours pour la planète