L’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers a visité jusqu’à maintenant dix villes du Québec et des Maritimes et c’est aux Îles-de-la-Madeleine où la participation a été le plus importante et l’opposition la plus vive.Les Madelinots ont encore dans la gorge le naufrage de l’Irving Whale qui a créé en 1970 une marée noire de 400 kilomètres carrés dans le golfe du Saint-Laurent. En tout, 125 tonnes de mazout lourd avaient contaminé les côtes des Îles-de-la-Madeleine sur 35 kilomètres de littoral.Léonard Chevrier, un résident de l’archipel, se rappelle: « Je me souviens au début des années 1970, comme exemple, des blanchons souillés de mazout que le voisin de chez mon père avait amenés. C’étaient quelques blanchons qui étaient tombés à l’eau, qui avaient remontés sur la glace souillés de pétrole avec les nageoires qui ne pouvaient plus se décoller. ».Près de 200 000 sacs de sédiments contaminés avaient été enterrés dans le sable. Quarante-deux ans après la catastrophe, Léonard Chévrier en trouve encore sur les plages. « J’en ai trouvé avant mais depuis cinq ou six ans, je suis rendu à 130 sacs, au moins », indique-t-il.Il n’a pas l’intention de baisser les bras face au projet Old Harry. « On en a vu aux Îles-de-la-Madeleine, on s’en est fait passer des sapins et on va se défendre », clame-t-il.Des similitudes avec Old HarryL’Irving Whale a coulé à 100 kilomètres de l’archipel. Le gisement Old Harry se trouve quant à lui à 80 kilomètres.Selon les écologistes, la simulation de déversement présenté par Corridor Resources, qui espère y trouver du pétrole, ne tient pas la route. La pétrolière affirme que la nappe ne s’étendrait pas au-delà de 20 kilomètres carrés puisqu’il s’agit de pétrole léger.Le porte-parole de la Coalition Saint-Laurent, Sylvain Archambault, souligne qu’Environnement Canada a mené ses propres études et arrive aux mêmes conclusions que la Fondation David Suzuki.« Terre-Neuve, le Cap-Breton et les Îles-de-la-Madeleine peuvent être touchés par un éventuel déversement et, selon la loi, Corridor est obligé de répondre à ces inquiétudes-là dans son étude d’impact », explique-t-il.Corridor Resources a jusqu’en 2015 pour lancer son forage, sans quoi elle court le risque de perdre son permis d’exploration.
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