Réchauffement record du Saint-Laurent : les chercheurs alarmés

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La température de l’eau de surface du fleuve Saint-Laurent, dans l’estuaire et dans le golfe, a augmenté de deux degrés cet été, selon les observations des chercheurs de l’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli.Pour l’instant, il est difficile pour les chercheurs d’affirmer si ce changement est relié au réchauffement climatique.Cette situation inquiète les biologistes. Le réchauffement de l’eau peut entraîner la prolifération d’algues toxiques et mettre plusieurs espèces en danger.Peter Galbraith, un océanographe de réputation internationale, a pour la première fois réussi à établir un lien direct entre le réchauffement de la température de l’air et celle de l’eau dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.Sa conclusion: comme pour l’air, la température de l’eau de surface du fleuve Saint-Laurent, entre Tadoussac et Terre-Neuve, se réchauffe depuis une vingtaine d’années. Cette hausse atteint même deux degrés cet été, un record.

 

« Ça saute aux yeux dans tout le golfe St-Laurent par rapport à ce qu’on a vu avant. » — Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique pour Pêches et Océans CanadaEn août, la température moyenne de l’eau est passée de 15,4 à 17,4 degrés. Les chercheurs n’avaient jamais noté une hausse supérieure à un degré. « On s’attend à ce que soit la nouvelle climatologie, donc les conditions qu’on a observées au mois d’août, on s’attend à ce que ce soit parfaitement normal dans une cinquantaine d’années », affirme Peter Galbraith.Cette tendance inquiète les biologistes puisque cet été, ils ont observé une mortalité anormalement élevée de jeunes bélugas, de fous de Bassans et de poissons sur les rives du Saint-Laurent. La piste du réchauffement de l’eau est considérée plus sérieusement.« Il pourrait y avoir deux espèces d’algues toxiques qui ont proliféré avec ces températures d’eau chaude là et cela a causé, c’est une des hypothèses, la mortalité chez différents organismes », a indiqué le directeur du programme Études avancées en biologie de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, Magella Guillemette.Ces algues toxiques, qui apprécient particulièrement la chaleur, s’attaquent notamment au système nerveux des bélugas.« Souvent ce sont des accouchements qui se sont mal déroulés et qui se sont prolongés, l’efficacité du placenta, tout ce qui est relié à la grossesse chez un béluga et à l’accouchement, peut être influencé par les neurotoxines », a fait valoir la chercheuse en écologie marine de l’Observatoire global du Saint-Laurent.Le fleuve Saint-Laurent constitue un écosystème fragile et vulnérable. On ignore comment la nature va réagir à l’augmentation de la température de l’eau. Chose certaine, les scientifiques demeurent sur le qui-vive. 

 

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