Assurance-emploi: les travailleurs de l’Atlantique interpellent Ottawa

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Des représentants des travailleurs de l’Atlantique interpellent la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, au sujet de la réforme de l’assurance-emploi.Le député néo-démocrate d’Acadie-Bathurst, Yvon Godin, soutient que la réforme « met les gens dans la misère pas à peu près » et que le gouvernement fédéral « a les yeux fermés ». Il prend la route d’Ottawa pour interpeller Mme Finley à ce sujet lundi.Du côté québécois, l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine a adressé une lettre à la ministre, car elle craint un exode de l’expertise des aides-pêcheurs, ciblés comme des chômeurs fréquents par la nouvelle loi.En vertu des changements apportés à l’assurance-emploi, un chômeur devra désormais prouver qu’il est activement à la recherche d’un emploi pour toucher ses prestations. S’il appartient à une certaine catégorie de chômeurs, il devra accepter tout emploi pour lequel il est qualifié dans un rayon de 100 kilomètres de son domicile, et ce, même si le salaire ne représente que 70 pour cent de son salaire antérieur.Or, la situation particulière des travailleurs des provinces de l’Atlantique les place dans une situation très délicate, observe M. Godin. Il rappelle que la pêche est la principale industrie de la région et qu’en effet, la recherche d’emploi s’y fait surtout pendant l’hiver.Pourtant, ajoute M. Godin, « la ministre devrait savoir qu’on habite au Canada », et Mme Finley devrait donc tenir compte de la difficulté des déplacements pendant cette période, selon le néo-démocrate.Difficulté supplémentaire : le nombre d’emplois offerts est limité dans ces provinces. Quand La Presse Canadienne a visité le site d’Emploi Québec, dimanche, huit emplois étaient affichés aux Îles-de-la-Madeleine. Le Guichet Emplois du gouvernement fédéral proposait quant à lui quelque 200 emplois à Terre-Neuve en décembre, et une trentaine à l’Île-du-Prince-Édouard.« Non seulement les conditions des routes ne sont pas bonnes, mais en plus, il faut aller chercher des emplois qui n’existent pas! », s’insurge Yvon Godin. « Ce n’est pas comme si on était à Toronto ou à Montréal. Il y a 2000 personnes qui sont mis à pied en même temps quand la saison de la pêche se termine. Ils n’ont déjà pas d’emplois et en plus, ils doivent payent pour de l’essence afin d’aller chercher des emplois qui sont parfois à une heure de route de chez eux. »Aux Îles-de-la-Madeleine, on suggère de reconduire le projet-pilote de cinq semaines de prestations supplémentaires pour les régions à haut taux de chômage. Le député néo-démocrate de Gaspésie et des Îles, Philip Toone, signale également qu’un vide juridique entoure la notion d’emploi convenable, dans la foulée de l’adoption du projet de Loi C-38, parce qu’aucun décret n’en définit les critères.

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