1000 jours pour la planète : Un premier bilan

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Par Jean LemireLe Sedna IV est arrivé aux îles Galápagos. Oui, un vieux rêve pour moi. Mais je n’y suis pas, embourbé dans des centaines d’heures de tournage qui deviendront les films en ondes en février. Le rêve devra attendre, triste constat personnel, mais inévitable décision, compte tenu du calendrier de livraison des films.Le montage permet de revisiter cette première année de tournage et de dresser un premier bilan. Un bilan relativement simple, mais tragique : la situation environnementale mondiale est plus catastrophique que je ne le pensais! J’essaie d’être un éternel optimiste, de trouver dans les situations les plus alarmantes le côté positif des choses. Cette fois, j’ai de la difficulté. Il y a bien le travail formidable de conservation de certains scientifiques isolés qui, nombreux, dédient leur vie pour sauver une espèce en déclin ou un habitat ravagé par la bêtise humaine. Mais ce n’est pas assez!Il faut entendre le silence régner dans les forêts tropicales; voir la blancheur de certains récifs coralliens pour comprendre toute la portée de la crise climatique sur la planète; essayer de comprendre comment on tue quelque 75 millions de requins par année pour nourrir une industrie de la soupe aux ailerons, une atrocité que nous tolérons au nom d’une certaine culture; constater comment les espèces envahissantes font des dommages irréversibles aux habitats de la planète, par nos exportations de libre marché; voir l’indifférence, l’insouciance et le gel alarmant du « je-m’en-foutisme » de certains de nos dirigeants, qui voient la sauvegarde de notre planète comme un frein à la sacro-sainte croissance économique.Le bilan est simple : nous manquerons de temps – et de moyens – pour sauver la vie, sous toutes ses formes. Et pendant ce temps, nous hésitons à réaliser une entente pour faire suite au protocole de Kyoto… Avec 9 milliards d’humains à la fin du prochain siècle et une température moyenne en hausse de 4 à 5°C, on peut prédire sans se tromper que les décennies à venir seront celles de la lutte pour notre propre survie.Sans doute initiée par cette crise climatique mondiale, nos enfants verront peut-être la fin de l’ère économique, un modèle basé sur une économie qui dépend de la consommation toujours grandissante des humains pour supporter ce système. Un dogme qui suppose l’extraction et le marchandage des ressources naturelles, au-delà des règles élémentaires de régénération, sans soucis réels pour demain et les générations à venir. Un modèle insoutenable!Il ne reste qu’à espérer que l’héritage de ces temps difficiles engendrera un nouvel équilibre entre l’humanité et la nature, où le développement durable dressera les nouvelles règles de croissance et d’évolution. Mais il faudra sans doute toucher le fond du baril pour espérer le changement vital de nos façons de faire. La fin inévitablement tragique de l’ère économique pourrait bien initier une nouvelle ère de responsabilisation universelle, basée sur le respect de la vie et sur ce qui la supporte. Une ère nouvelle, où l’évaluation de la croissance d’un peuple serait mesurée en « qualité » plutôt qu’en « quantité ».Le 18 avril 2012, le Sedna IV levait l’ancre pour un long voyage de 1000 jours afin de témoigner de la beauté de la nature et de vérifier l’état de la biodiversité sur la planète.

 

Pour en Savoir plus : 1000 jours pour la planète