1000 jours pour la planète : Les espèces envahissantes

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Le Sedna IV poursuit son périple, il est rendu aux îles Caïmans afin de mieux comprendre d’où proviennent les magnifiques populations de rascasses volantes et les conséquences liées à la présence de cette espèce envahissante. En quelques motsEspèces envahissantes, invasives, exogènes, exotiques, allochtones… Il existe plusieurs manières de nommer ce phénomène surprenant causé par les activités humaines. Une espèce est dite « envahissante » lorsqu’elle est introduite, par accident ou délibérément, dans un nouveau milieu à l’extérieur de son aire de répartition naturelle et où elle peut se reproduire. Un exemple célèbre est l’introduction, en Australie, de 24 lapins communs par un fermier anglais, en 1859. En 1926, on estimait leur population à… dix milliards, une véritable calamité pour ce pays!Survol de la situationL’idée que des espèces animales et végétales puissent constituer de graves menaces pour la biodiversité peut paraître curieuse. Et pourtant, c’est un problème bien réel, puisqu’en écologie comme ailleurs, tout est une question d’équilibre.Reprenons le cas instructif des lapins d’Australie. Communs en Europe, ils sont la proie de nombreux prédateurs, dont les chats, les chiens, les faucons, les hermines et les renards. En revanche, c’est une tout autre paire de manches en Australie, où les lapins se sont retrouvés pratiquement pratiquement libres des dangers de la prédation, ou presque. Ils se sont démultipliés sans être limités par le « contrôle biologique » exercé en cas normal par la présence de prédateurs. En raison de leur nombre, les lapins menacent plusieurs plantes uniques à l’Australie et ils sont en compétition directe avec plusieurs animaux menacés ou vulnérables.De nombreuses mesures ont été prises pour contrer cette véritable « invasion biologique » : construction de vastes clôtures, introduction d’une maladie du lapin (myxomatose), empoisonnement, destruction des terriers à l’aide d’explosifs et de bulldozers, fumigation, chasse intensive. Malgré certains succès, notamment avec la myxomatose dans les années 50, la population actuelle de lapins communs en Australie demeure importante, comptant près de 300 millions d’individus.Dans un échantillon de 57 pays, on a dénombré plus de 542 espèces envahissantes, notamment des plantes vasculaires, des poissons, des mammifères, des oiseaux et des amphibiens, dont l’impact sur la biodiversité est connu. Dans chaque pays, 50 espèces exotiques envahissantes ont été trouvées, en moyenne, et l’on considère qu’il s’agit là d’une sous-estimation de la menace réelle.On estime que sur les 11 000 espèces exotiques présentes en Europe, approximativement une sur dix a un impact écologique, et qu’une proportion un peu plus élevée est à l’origine de dommages économiques. La structure actuelle des échanges commerciaux à l’échelle mondiale suggère que la situation européenne est reproduite partout ailleurs et que l’ampleur du problème des espèces exotiques envahissantes augmente à l’échelle mondiale.Le contrôle, voire l’éradication, des espèces invasives peut diminuer le risque d’extinction de bien des espèces qui sont affectées par ce phénomène. Des succès ont été réalisés en ce sens : onze espèces d’oiseaux (depuis 1988), cinq espèces de mammifères (depuis 1996) et un amphibien (depuis 1980) ont vu leur risque d’extinction diminuer grâce à ces mesures. Cependant, l’_indice de la Liste rouge_ montre aussi que presque trois fois plus d’oiseaux, presque deux fois plus de mammifères et plus de 200 fois plus d’espèces d’amphibiens ont vu leur état de conservation se détériorer, essentiellement sous la menace accrue d’animaux, de plantes et de microorganismes envahissants.D’une manière générale, les espèces d’oiseaux, de mammifères et d’amphibiens sont devenues plus menacées, en moyenne, à cause des espèces exotiques envahissantes. Bien que d’autres groupes d’espèces n’aient pas encore été totalement évalués, on sait que les espèces envahissantes constituent la deuxième cause de disparition des moules d’eau douce et qu’elles constituent une cause importante d’extinction des espèces endémiques (c’est-à-dire les espèces qui sont uniques à un lieu donné) en général.Enfin, les îles constituent des milieux particulièrement vulnérables aux espèces venues d’ailleurs. L’on a répertorié près de 950 îles qui connaissent des situations semblables à l’échelle du globe. Et les espèces envahissantes qui menacent ces milieux insulaires ont pour nom, dans l’écrasante majorité des cas, rats, chèvres, chats, cochons, lapins, renards et souris.Quelques cas classiques d’espèces envahissantes – Le lapin, le renard et le chat en Australie – La perche du Nil dans le lac Victoria – La moule zébrée dans les Grands Lacs – La rascasse volante dans la mer des Caraïbes – La jacinthe d’eau (algue d’eau douce) partout dans le mondeLe saviez-vous?Environ 85 espèces venues d’ailleurs ont été observées dans le fleuve Saint-Laurent. Parmi elles, 60 % sont des plantes, 20 % sont des poissons et un autre 20 %, des invertébrés. Les Grands Lacs accueillent quant à eux près de 165 espèces exogènes (c’est-à-dire venues d’ailleurs).

Photo  tirée du reportage de Glacialis Productions

 

Le 18 avril 2012, le Sedna IV levait l’ancre pour un long voyage de 1000 jours afin de témoigner de la beauté de la nature et de vérifier l’état de la biodiversité sur la planète.

 

Pour en Savoir plus : 1000 jours pour la planète