La tension monte aux Îles-de-la-Madeleine, où la rumeur d’une visite d’inspecteurs de l’assurance-emploi a engendré une manifestation spontanée de chômeurs en colère, dimanche soir.Une information s’est mise à circuler sur les réseaux sociaux, durant le week-end, sur de possibles inspections de l’assurance-emploi prévues aux Îles-de-la-Madeleine cette semaine, Dimanche soir, un groupe d’une cinquantaine de personnes s’est donc rendu au Château madelinot, au Madeli Inn, puis à l’Hôtel Motel Bellevue pour tenter d’y trouver des fonctionnaires venus enquêter sur les prestataires de l’assurance-emploi. Les chômeurs ont vérifié les registres des trois hôtels, où des touristes, venus pour la saison d’observation des blanchons, effectuent présentement un séjour. Leur intention était de renvoyer ces inspecteurs par le premier avion ou bateau venu. Les manifestants ont toutefois fait chou blanc puisque l’information était fausse. La Sûreté du Québec est intervenue pour encadrer le groupe de manifestants, qui s’est calmement dispersé. Les policiers ont toutefois refusé de confirmer ou d’infirmer la présence des fonctionnaires dans l’archipel, mais rapporte qu’elle n’a reçu aucune demande de protection de la part d’inspecteurs de Services Canada.Sylvain Lapierre, le directeur de l’Hôtel Bellevue où les citoyens s’étaient massés vers 23 h, juge que de tels comportements peuvent nuire à l’image des Îles auprès des touristes. La députée Jeannine Richard, qui refuse de spéculer sur la présence d’inspecteurs fédéraux aux Îles, invite aussi les gens au calme. « Ça n’aidera pas le dossier de l’assurance-emploi, s’il y a de la violence ou de l’intimidation », croit la députée.Le porte-parole du comité citoyen contre la réforme de l’assurance emploi aux Îles, Saul Clark-Gagnon, affirme que ce mouvement spontané se voulait pacifique, mais ajoute qu’il n’a pas le contrôle des manifestants.Toutefois, la réaction des chômeurs traduit bien le climat d’exaspération que la réforme du programme a généré aux Îles-de-la-Madeleine où les industries de la pêche et du tourisme emploient plus de 50 % de la population active totale, dont une majorité de travailleurs saisonniers.En raison de la réforme, de nombreux chômeurs des Îles sont sur le point de recevoir leurs dernières prestations d’assurance-emploi. Ils seront plusieurs semaines sans revenu avant de réintégrer leur travail saisonnier qui s’étend habituellement de mai à septembre. Leur situation économique précaire se répercute sur l’ensemble de l’économie des Îles, où les élus ont clairement pris position contre la réforme.
Pour en savoir plus cliquez ici
