Lien maritime d’urgence : les Madelinots cognent à la porte de Québec

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Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, revient à la charge pour demander à Québec de désenclaver l’archipel madelinot.Dans une lettre adressée à la première ministre Pauline Marois, le maire demande au gouvernement de mettre en place des mesures d’urgence afin que les Madelinots ne soient pas isolés en cas de catastrophe naturelle ou d’autres incidents de nature politique, économique ou sociale. « On suggère, explique le maire, de prévoir une mécanique qui permettra à un armateur ou à un transporteur de pouvoir assurer un service, qui est un service essentiel, entre les îles de la Madeleine et le continent, non pas entre les îles et une province voisine, mais entre les îles et la Gaspésie. »Le maire fait valoir que le traversier Le Madeleine, le seul lien maritime reliant les îles de la Madeleine au reste du continent, demeure fragile. Dans sa lettre, le maire revient sur les événements du 9, 10 et 11 mai, lorsque des homardiers de l’Île-du-Prince-Édouard ont paralysé le débarquement de trois camions-remorques pleins de homards madelinots.Les pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard ont par la suite menacé de bloquer complètement le prochain débarquement du traversier Le Madeleine si les homardiers madelinots n’étaient pas solidaires de leur cause.Les pêcheurs des Maritimes voulaient ainsi protester contre la chute des prix du homard, mais le maire des Îles y voit la prise en otage de toute la population des Îles.  

«  Le contexte du lien maritime interprovincial nous réduit à la diplomatie, sans réelle prise sur la situation, sinon carrément à l’impuissance. Ne pas agir en se dotant d’un plan B serait à notre point de vue banaliser le geste des pêcheurs et leurs menaces. »  –  Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau

Le maire rappelle que le lien maritime entre Cap-aux-Meules et Souris est un service essentiel où transitent tant la population, les touristes que les marchandises. « Interrompre le lien maritime, c’est enrayer toute l’activité socioéconomique de notre archipel », souligne Joël Arseneau dans la lettre adressée à la première ministre.« Il faut se rendre à l’évidence que cela peut se reproduire puisque cela s’est déjà produit une fois », ajoute M. Arseneau en entrevue à Radio-Canada.Le maire reconnaît tout de même l’intervention efficace de la députée des îles Jeannine Richard et de son gouvernement qui a rapidement mis en place un comité d’urgence lors des événements de mai dernier. Il rapporte aussi que le ministre des Transports fédéral, Denis Lebel, a aussi affecté quelqu’un au dossier. Toutefois, dit-il, même si les barricades ont été levées, cet événement a soulevé l’angoisse parmi les Madelinots, soutient le maire. « À la fragilité environnementale et économique de notre archipel s’ajoute aujourd’hui la vulnérabilité dans le transport des biens et des personnes », ajoute Joël Arseneau.La demande a déjà été présentée à la députée des Îles, Jeannine Richard, et au ministre responsable de la région, Gaétan Lelièvre.Joël Arseneau, qui espère une réponse rapidement, propose à Québec de s’inspirer des plans d’urgence du transport aérien pour mettre en place une procédure similaire dans le transport maritime.

 

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