Hydrocarbures extracôtiers – Un processus d’analyse «trop serré» qui inquiète les Madelinots

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Le maire des îles de la Madeleine, Joël Arseneau, demande à l’Office Canada -Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers de reporter d’au moins trois mois la date butoir pour commenter l’ébauche du rapport d’impacts environnementaux de l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent.

L’Office a publié cette étude de plus de 700 pages le vendredi 21 juin. Ceux qui veulent intervenir dans le dossier ont un mois pour lire ce rapport complexe et faire parvenir leurs commentaires par écrit. Après le 5 août, il sera trop tard. Les enjeux sont pourtant de taille, puisque l’étude constitue une nouvelle étape vers l’ouverture de toute une portion du fragile écosystème du golfe du Saint-Laurent aux pétrolières.Il apparaît clair, selon Joël Arseneau, que la période estivale est très mal choisie pour lancer ce rapport et exiger des commentaires. « Vous comprendrez qu’il est difficile, voire impossible, entre autres pour les intervenants du secteur de la pêche et du tourisme, dont la saison bat son plein, de dégager présentement le temps nécessaire à l’analyse d’un rapport de plus de 700 pages », écrit-il dans une lettre envoyée jeudi à l’Office et dont Le Devoir a obtenu copie.Milieu économiqueM. Arseneau souligne également que la table de concertation sur les hydrocarbures, qui regroupe les acteurs du développement économique des îles de la Madeleine, a convenu que « le délai accordé pour le dépôt de commentaires est beaucoup trop serré ». Le regroupement, qui a demandé en mars à l’Office de venir présenter le rapport à la population des Îles, dit par ailleurs ne pas avoir obtenu la moindre réponse.Dans les circonstances, le maire des Îles presse donc l’Office de reporter à la mi-novembre le délai prescrit pour le dépôt des commentaires.Les pétrolières dans le GolfeLa mise à jour de l’évaluation environnementale vise la partie terre-neuvienne du Golfe. Elle comprend donc la portion est de la structure Old Harry, contrôlée par Corridor Resources. Six autres permis d’exploration, situés le long de la côte de Terre-Neuve, sont aussi en vigueur. Ils se trouvent au sud de la Basse-Côte-Nord.Ce secteur est crucial pour l’industrie de la pêche au homard, au sébaste et à la morue. Plusieurs espèces menacées de disparition le fréquentent. Tout ce territoire maritime est aussi voisin de la portion québécoise du Golfe. Mais cinq provinces canadiennes ont une frontière maritime avec le Golfe.Fait pour le moins inhabituel, même si l’étude est loin d’être terminée, l’Office Canada -Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers a lancé le 16 mai dernier un appel d’offres pour l’exploration de plus d’un million d’hectares de fonds marins dans le Golfe. Un appel d’offres autorisé par le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver.Le gouvernement Marois – favorable à l’exploitation pétrolière dans le Golfe – attend par ailleurs les conclusions de l’évaluation environnementale stratégique confiée à la firme Genivar par les libéraux en 2009 pour étudier la portion québécoise du Golfe. On ignore quand le rapport de cette évaluation sera rendu public.Photo : Grosse Île: Jean-Claude Richard / ilesdelamadeleine.com

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