Étude des océans : le Canada pourrait perdre son titre de chef de file

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Le Canada pourrait perdre son titre de chef de file dans l’étude des océans, selon un rapport du Conseil des académies canadiennes.

Le Conseil s’est penché sur la capacité du Canada en sciences de la mer. L’une des raisons évoquées est le manque de coordination entre les chercheurs gouvernementaux et universitaires dans l’échange de données et d’informations.Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicologie marine et professeur en océanographie chimique à l’Institut des Sciences de la mer de Rimouski, Émilien Pelletier, croit que la création d’une politique d’ensemble en matière de sciences de la mer au Canada permettrait une meilleure coordination.« Il s’en fait des sciences de la mer au Canada, il s’en fait même beaucoup. Sauf qu’il n’y a pas de vision vers la solution ou vers l’approche des grandes questions dites des sciences marines, surtout avec les changements climatiques qui arrivent. Il y a des gens qui font ça, mais malheureusement pas suffisamment en coordination les uns par rapport aux autres », indique-t-il.Le directeur de l’Institut des sciences de la mer et océanographe, Serge Demers, est du même avis. Il plaide pour une meilleure concertation entre les chercheurs. « On sent qu’il y a beaucoup de recherches, mais sans qu’il y ait de concertation. Donc plutôt que de se compétitionner les uns les autres; ce serait plutôt d’essayer de collaborer », fait-il valoir.Bien que le Canada occupe le septième rang en terme de nombre de publications évaluées par les pairs en sciences de la mer, le rapport indique qu’il perd toutefois du terrain par rapport aux autres pays. Le Canada enregistre le plus faible indice de croissance national parmi les 25 premiers pays en sciences de la mer.Financement insuffisantLe Conseil des académies canadiennes souligne aussi que bien que le financement du gouvernement pour les sciences de la mer augmente, les ressources restent tout de même insuffisantes pour étudier les enjeux concernant les océans. « Quand on regarde au niveau de la recherche, il y a eu une augmentation au Canada, si on exclut Pêches et Océans, mais cette augmentation-là est minime par rapport à d’autres pays, qui eux, ont vraiment compris l’importance de ce secteur-là. Si on pense au Brésil par exemple, qui investit énormément dans ce secteur, parce qu’ils savent qu’il y a un potentiel important au niveau économique », a déclaré Serge Demers. En ce sens, M. Demers souhaite que le Canada investisse davantage dans la recherche en science de la mer. Le Conseil des académies canadiennes est un organisme indépendant, à but non lucratif.

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