Des milliers de peaux de phoque gaspillées

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Au cours des dernières années, les chasseurs de phoque des Îles-de-la-Madeleine ont été contraints de jeter quelque 6000 peaux de loups marins à la mer.Les insulaires ne disposent plus de l’équipement nécessaire pour traiter les peaux de phoque. Les chasseurs madelinots sont toutefois déterminés à relancer cette industrie, malgré l’embargo européen sur la vente des produits du phoque.Depuis 2010, les chasseurs des Îles-de-la-Madeleine ont abattu 6000 phoques. Autant de fourrures ont été abandonnées sur la banquise, faute d’équipement adéquat pour les valoriser.

 

« Les deux dernières années, on ne pouvait pas écouler les peaux de phoque, on était même obligé de les jeter à l’eau.  » — Denis Longuépée, président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine

Jusqu’en 2007, l’entreprise Tamasu avait pignon sur rue dans l’archipel. Elle veillait à délarder les fourrures, c’est-à-dire à extraire la graisse. Elle expédiait ensuite les peaux dans les tanneries, situées à l’extérieur des îles.« Après un incendie et le marché qui est tombé, l’embargo de l’Union européenne, la compagnie a décidé de fermer ses portes et de ne plus acheter aux Îles-de-la-Madeleine », explique le président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, Denis Longuépée.Dans son atelier de Pointe-aux-Loups, Rachel Drouin confectionne des vêtements à partir des peaux de phoque. Ironiquement, elle s’approvisionne dans une tannerie de Terre-Neuve. « J’ai fait des démarches pour m’approvisionner aux Îles, mais ça n’a pas fonctionné », explique la designer.Une situation que les chasseurs veulent changer. En 2012, ils ont mené un projet-pilote avec 300 peaux. « On a délardé les peaux à la main, on a stabilisé les peaux dans les saumures et on a envoyé ça en partie à Winnipeg, à Montréal. On a fait quelques tests chez des tanneurs pour savoir comment ça coûterait pour les envoyer », dit le directeur de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, Gil Thériault.Denis Longuépée veut relancer cette industrie aux Îles. « On s’est aperçu avec le projet, que oui, il y a de la demande au niveau de la fourrure. Au Canada, on en veut », a-t-il déclaré.Au grand bonheur des artisans locaux, l’Association des chasseurs de phoques fera des démarches pour acheter l’équipement nécessaire pour délarder les peaux. Les chasseurs espèrent être en mesure de valoriser 5000 peaux de phoque dès cet hiver.D’après le reportage d’Isabelle Larose

 

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