Crevettes nordiques : des tests remis en question

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Les transformateurs et les pêcheurs de crevettes remettent en cause les tests réalisés pour l’émission L’Épicerie dont les résultats ont été divulgués la semaine dernière.

En novembre dernier, l’équipe de L’épicerie de Radio-Canada a fait analyser 20 échantillons de crevettes prélevées sur les tablettes de supermarché par l’Institut national de recherche scientifique (INRS). Selon les résultats obtenus, quatre échantillons contenaient plus de 1 million de bactéries par gramme de crevettes.

L’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) et l’Office des pêcheurs de crevette de la Ville de Gaspé (OPCVG) estiment que les échantillons prélevés étaient déficients.

« On ne peut pas détruire la réputation d’une industrie au complet sur l’analyse d’un seul échantillon se trouvant dans un rayon d’épicerie. Il s’agit alors de la généralisation d’un cas particulier, ce qui constitue un risque de raisonnement.   » — Communiqué de l’Aqip et de l’OPCVG

Le directeur général de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, Jean-Paul Gagné, s’interroge sur la source véritable de la contamination des crevettes vendues en épicerie. « Les usines se sont tellement modernisées, relève M. Gagné, elles ont investi beaucoup d’argent. Ça ne peut pas venir des usines. Même le détaillant n’est pas à blâmer non plus, ils ont pris des mesures, eux aussi. »

La semaine dernière, le directeur adjoint du Cabinet du ministère de l’Agriculture des pêcheries et de l’Alimentation, André Simard, rapportait que des tests similaires avaient été réalisés en décembre avec des échantillons prélevés aux mêmes endroits. Les tests, réalisés par l’INRS, n’ont démontré aucune contamination.

Les deux organismes relèvent que dans ces conclusions, l’émission recommande aux consommateurs d’acheter des crevettes crues, congelées même si aucun test n’a été effectué sur des crevettes nordiques cuites, congelées et emballées directement par les usines de transformation.

Pour sa part, le président de l’usine Les Fruits de mer de l’Est du Québec, Jean-Pierre Chamberland, garantit entièrement la qualité du produit surgelé. « Il y a, soutient M. Chamberland, une garantie absolue de qualité à tous points de vue. Il y a un respect des normes du MAPAQ et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et je le souligne, nos règles de salubrité sont 10 fois plus strictes à l’usine de Matane qu’au MAPAQ. »

L’AQIP et l’OPCVG trouvent de plus déplorable que des organismes reconnus, comme l’INRS, puissent soumettre des recommandations aux consommateurs sur la base d’analyses incomplètes.

Les conclusions, notent les deux organisations, portent préjudice à l’ensemble de l’industrie. L’AQIP et l’OPCVG demandent à l’émission d’apporter certaines précisions pour le consommateur.

 

Camion de transport de la crevette au port de Matane  Photo :  Jberube