Transport d’énergie : Pêches et Océans écarté des consultations

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L’Office national de l’énergie ne consultera plus Pêches et Océans sur les projets de transport d’énergie.

Auparavant, lorsqu’une demande de projet de pipeline ou de ligne de transport d’électricité était adressée à l’Office, un avis du ministère était systématiquement demandé. Le ministère pouvait, par exemple, donner son avis sur les impacts de la construction d’un oléoduc sur les espèces marines ou leur habitat. Depuis la mi-décembre, ce n’est plus le cas.

Un nouveau protocole d’entente est venu modifier le rôle du ministère des Pêches et Océans (MPO). Le ministère sera seulement appelé à contribuer au processus d’évaluation lorsque les experts de l’Office auront déterminé qu’une espèce pourrait être mise en danger. Dans ce cas, c’est le MPO qui délivrera le permis ou l’autorisation au demandeur.

La porte-parole de l’Office de l’énergie, Carole Léger-Kubeczek explique qu’il s’agit d’une procédure administrative. Le tout viendra simplifier les choses pour le gouvernement.

C’est qu’il y avait un dédoublement qui était évident. Ce n’était pas très efficace sur le plan des ressources nécessaires pour effectuer ce travail. On faisait en double.

Ce nouveau protocole inquiète les environnementalistes.

Le directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, le GREMM, Robert Michaud, s’interroge particulièrement sur les impacts qu’aura le nouveau protocole sur le projet de TransCanada à Cacouna qui inclut la construction d’un pipeline.

M. Michaud se demande si l’Office utilisera l’évaluation déjà réalisée par les scientifiques de Pêches et Océans Canada à l’époque du projet de port méthanier. « Est-ce qu’on va repartir à zéro. Ce sont toutes des questions pour lesquelles je n’ai pas de réponse, mais j’ai par contre beaucoup d’inquiétudes », indique le directeur scientifique du GREMM.

Biologiste à la Société pour la nature et les parcs, Sylvain Archambault rappelle que l’Office national de l’énergie travaille quotidiennement avec l’industrie pétrolière.

Il se demande si les acteurs de l’industrie pétrolière et de l’Office vont vraiment travailler chacun de leur côté, sans communication. « Je ne dis pas qu’il y a conflit d’intérêts, mais il y a tout le moins apparence de conflit d’intérêts », souligne l’environnementaliste. Sylvain Archambault s’interroge aussi sur la compétence de l’Office. « Ils ont à évaluer si oui ou non, les projets ont un impact sur l’habitat du poisson ce qui n’est pas dans leur domaine d’expertise », commente M. Archambault.

Le biologiste ajoute qu’étudier et protéger les habitats marins relève par contre du mandat des spécialistes de Pêches et Océans.

 

Photo : Banc de poissons / @ BennyFrick, iStockphoto  Photo :  BennyFrick, iStockphoto