L’obésité continue de gagner du terrain

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Le nombre de Canadiens obèses a triplé depuis le milieu des années 80, selon une étude publiée dans la revue de l’Association médicale canadienne.

L’étude a été menée à partir de trois sondages de Statistique Canada effectués sur 26 ans. Elle classifie 18 % des adultes comme étant obèses en 2011, ce qui représente une augmentation de 200 % par rapport à 1985.

« Au Canada, c’est 18 %, mais au Nouveau-Brunswick, c’est encore plus inquiétant. On est en fait à 63 % des gens qui sont en surplus de poids et jusqu’à 28% qui sont obèses. C’est beaucoup de gens. » — Dr Rémi LeBlanc, médecine interne, Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont, à Moncton

Le phénomène est accentué par une augmentation importante du nombre de personnes ayant un surplus de poids très important, une obésité morbide, qui ont souvent des problèmes de santé.

L’étude montre que le problème des personnes obèses ne fera qu’empirer, particulièrement dans les provinces où il y a déjà des surplus de poids. Le plus grand nombre d’obèses adultes se retrouve dans les provinces de l’Atlantique.

Un individu est considéré obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 30. L’obésité morbide est présente lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 40.Cette obésité correspond à un excès de poids d’environ 100 lb (45 kg), et ses répercussions physiques, psychiques et sociales sont importantes. (Source :Chaire de recherche sur l’obésité de l’Université Laval, au Québec)Jusqu’à 2,8 % de la population du Nouveau-Brunswick a un indice de masse corporelle de 40 ou plus. C’est le taux le plus élevé au pays dans cette catégorie.

Ainsi, les auteurs de l’étude estiment que si la tendance actuelle se maintient, plus d’un Canadien sur cinq sera obèse en 2019, d’ici cinq ans. Parmi les cinq provinces qui seront les plus touchées, trois sont de l’Atlantique : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. Elles compteront plus d’adultes ayant un surplus de poids ou étant obèses que de personnes ayant un poids santé cette année-là.

L’obésité difficile à soigner : les gouvernements misent sur la prévention

Laurie Twells, professeure associée à l’école de pharmacie de la Faculté de médecine de l’Université Memorial, à Terre-Neuve, fait partie des auteurs de l’étude. Elle explique que la médecine ne sait trop comment aider les gens à perdre du poids et à rester à un poids santé autrement que par une chirurgie bariatrique.

Parmi les raisons de la croissance de l’obésité, les spécialistes soulignent la présence croissante dans les étalages des magasins d’alimentation de mets aux emballages attirants pleins de calories vides, et la consommation de trop grandes portions de nourriture.

« C’est une équation assez compliquée, mais je pense que ce qui donne l’obésité, c’est la sédentarité, c’est-à-dire ne pas faire beaucoup d’exercice. Le fait d’avoir une diète qui est peut-être plus riche en graisses et en viandes rouges. Il y a aussi le fait que souvent, on a des gens qui aiment beaucoup prendre leur auto. On prend l’auto pour aller ici et aller là, alors qu’on pourrait marcher, prendre le vélo ou faire d’autres activités. » — Dr Rémi LeBlanc, médecine interne, Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont, à Moncton

Le gouvernement canadien et les provinces tentent de corriger la situation, entre autres en interdisant les produits de la restauration rapide et les mets gras dans les cafétérias des écoles.

Les gouvernements envisagent d’introduire de nouvelles mesures de sensibilisation comme un projet de loi en Ontario qui obligerait les restaurants à afficher le nombre de calories sur leur menu et leurs tableaux muraux.

Il faudra des années, voire des décennies, avant d’obtenir des résultats.