Sommet sur le homard : de grands absents

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Les pêcheurs de homards du Québec et du Nouveau-Brunswick boycottent le Sommet sur le homard qui s’ouvre mercredi à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Les homardiers du Québec et du Nouveau-Brunswick protestent ainsi contre l’absence de discussions sur la taille du homard pêché. Ils font valoir que les pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard mettent en marché un homard de petite taille, de moins bonne qualité sans se soucier de la conservation de la ressource. Ce homard se vend moins cher ce qui fait chuter les prix sur le marché, au grand dam des pêcheurs du Québec et de l’Union des pêcheurs des Maritimes au Nouveau-Brunswick qui ont déjà mis en place des mesures de conservation basée sur la taille du homard pêché. En Gaspésie, par exemple, les pêcheurs rejettent à l’eau tous les petits homards de moins de 82 mm de thorax.

Les homardiers de la Gaspésie ont de plus imposé une mesure de 155 mm de longueur maximale du homard pour protéger les grands géniteurs. L’industrie prévoit abaisser cette taille à 145 mm. Le directeur général du Regroupement des pêcheurs du sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier, estime que l’absence de telles mesures à l’Île-du-Prince-Édouard se répercute sur l’ensemble de l’industrie. « On passe, souligne-t-il, à côté de l’instauration d’un mécanisme qui permettrait de faire du marketing à grande échelle. On passe à côté de ça parce que l’Île-du-Prince-Édouard refuse de bouger sur sa taille minimale qui est à 71 mm. »

La rencontre de Halifax sur la commercialisation du homard canadien a été organisée par le Conseil canadien du homard en collaboration avec le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Ottawa dans la foulée du rapport d’experts sur les problèmes vécus par l’industrie du homard des Maritimes. La rencontre doit réunir 200 pêcheurs, transformateurs et spécialistes des pêcheries. Pendant deux jours, l’industrie discutera des recommandations des experts pour valoriser le homard canadien malmené au cours des dernières années par la chute des prix sur les marchés intérieurs et d’exportation.

Pour sa part, Québec soutiendra à nouveau cette année la commercialisation du homard québécois et investira 425 000 $ pour mousser la vente du homard des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie. De cette somme, 145 000 $ seront consacrés à l’amélioration de l’étiquetage du homard gaspésien pour améliorer la traçabilité et développer la marque.

 

Photo :  Guy R. LeBlanc/Radio-Canada