Suroît chante le large et son héritage dans un nouvel album

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Voyageur infatigable depuis près de 40 ans, le groupe Suroît sort son 13e album, Bercer l’amer; une œuvre musicale qui navigue à travers la poésie maritime.

Le quatuor chante la mer comme jamais avec ce nouveau disque qu’il présentera à Shediac samedi dans le cadre du grand spectacle acadien extérieur qui réunira aussi Bois Joli, Réveil, Wilfred Le Bouthillier, Danny Boudreau, Pierre Robichaud et Denis Richard.

«Pour en finir avec l’errance, chantons l’Acadie et la France, en choeur, canon ou harmonie, il faudra bien passer la vie», chante Suroît, qui a vécu sa vie au grand large, en menant sa carrière à sa façon.

Ce groupe madelinot qui s’affiche acadien à 100 % depuis près de 40 ans lance son album cette semaine. «Si tu as à te battre pour ta langue, pour ton héritage, prends comme arme la chanson, ça va faire moins mal, puis c’est ce que la chanson Bercer l’amer dit. Il faut arrêter de se sentir à part et de gambader d’un côté à l’autre. Nous sommes Québécois, Madelinots, Acadiens et nous sommes aussi Français. On voulait que ce soit un peu comme une hymne», a expliqué en entrevue Henri Paul Bénard.

Ce 13e opus propose essentiellement des chansons qui se rapportent à la mer, avec des airs à la fois festifs et des moments plus tendres, très poétiques. Comme le dit si bien Henri Paul Bénard, la mer est trop puissante pour qu’on la berce. C’est plutôt elle qui nous berce. Depuis 1977, cette formation de musique traditionnelle qui a traversé les modes, dont certaines périodes plus houleuses que d’autres, a su maintenir le cap. Son secret, l’authenticité. Henri Paul Bénard souligne que la formation a toujours essayé de rester fidèle à sa philosophie du début.

«Peu importe qui on rencontre dans la vie, s’il parle avec son cœur et qu’il ne se prend pas pour un autre, il va être intéressant. Je pense que Suroît c’est ça. Il y a eu des années où on a essayé de devenir cérébral et ce sont pendant ces périodes-là qu’on s’est perdus. On a toujours chanté avec notre cœur», a poursuivi le musicien, précisant que leurs meilleurs moments dans leur carrière ont été lorsqu’ils retrouvaient leurs racines et leurs sources. Pour ce nouvel album, ils ont choisi de s’associer à Distribution Plages, de Caraquet, une entreprise mieux adaptée à leurs besoins, dans un monde où l’industrie du disque vit des transformations majeures, estime Henri Paul Bénard.

«On est dans un marché plutôt pointu et nous aimions mieux nous associer à des gens qui travaillent de la même façon que nous et qui développent de nouvelles façons de penser, et qui vont chercher de nouveaux atouts pour intéresser les gens à acheter encore des albums. Distribution Plages n’est pas un gros distributeur, mais c’est un distributeur qui est très consciencieux et qui fait de belles affaires», a soutenu l’artiste.

Il se réjouit de voir de jeunes musiciens se tourner vers la musique traditionnelle tout en lui donnant une couleur personnelle. Pour Suroît, qui a fait ses débuts à la fin des années 1970 alors que la musique traditionnelle était en déclin, ce nouvel engouement fait plaisir.

«On voit de nouveaux instruments arriver dans la colonie artistique et il y a une couleur qui s’est créée et on dirait que cette couleur-là est là pour durer», a-t-il exprimé.

Le nouvel album de Suroît regroupe 13 pièces, dont 10 compositions originales.

Par Sylvie Mousseau
Photo : Le groupe Suroît réunit Félix LeBlanc, André Cummings, Henri Paul Bénard et Réal Longuépée. – Gracieuseté

Source : Acadie Nouvelle