Une épave découverte en Arctique pourrait mettre fin à 170 ans de mystère

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Le gouvernement canadien vient d’annoncer la découverte dans l’Arctique d’un navire britannique disparu en 1846. L’épave permettra de comprendre ce qui est arrivé à Sir John Franklin et ses hommes, recherchés pendant plus de 30 ans au 19ème siècle.

« Un des plus grands mystères canadiens » est-il en passe d’être résolu ? Ces mots ont été utilisés par Stephen Harper, le Premier ministre canadien, dans son annonce au journal The Globe and Mail. Un premier relevé sonar, suivi d’une observation directe par un véhicule sous-marin, vient de confirmer la découverte d’une épave dans l’Arctique.

Tout porte à croire qu’il s’agit de l’un des deux navires de la célèbre expédition Franklin. Partie d’Angleterre en 1845 et aperçue par des baleiniers l’année suivante, pour la dernière fois. Les recherches destinées à retrouver l’Erebus et le Terror ont été nombreuses à l’époque mais toutes se sont achevées sans résultat.

Une disparition inattendue

L’affaire avait secoué la Grande-Bretagne victorienne. Cette expédition « n’était pas vraiment l’envoi d’une mission lunaire, mais c’était sacrément proche », comme l’explique l’historien James Delgado au National Geographic. Sir John Franklin avait la lourde tâche d’ouvrir un passage maritime de l’Atlantique au Pacifique en passant au nord du continent américain.

Ses deux bateaux bénéficiaient pour cela des dernières innovations : moteur à vapeur, chauffage mais aussi un daguerréotype, l’ancêtre français de votre appareil photo, et 8.000 boîtes de conserve destinés à faire tenir l’équipage pendant 3 ans. C’est pourquoi personne ne s’attendait à ce que tout s’achève ainsi et que l’opinion publique a demandé des comptes à l’Amirauté britannique après la disparition de Franklin et son équipage. Où étaient passés les 129 hommes de l’expédition ?

Des recherches fructueuses, pour certains

Pour percer ce mystère, il aura fallu 169 ans et la ténacité de centaines de Canadiens : géographes, gardes-côtes, marins… Car cette découverte ne s’est pas produite par hasard. Le gouvernement de Stephen Harper a investi des millions de dollars canadiens pour trouver ces épaves. Pas moins de 6 campagnes de recherche majeures ont eu lieu depuis 2008.

Pourquoi un tel acharnement ? « Les navires de Franklin sont une part importante de l’histoire canadienne étant donné que ses expéditions, qui ont eu lieu il y a près de 200 ans, ont posé les bases de la souveraineté Arctique canadienne », comme l’explique le Premier ministre. Le Canada a gagné son indépendance vis-à-vis de l’Angleterre en 1867, mais les Britanniques conservaient l’archipel Arctique.

A l’époque, l’Amirauté cherchait encore l’expédition et a poursuivi les recherches jusqu’en 1880. Fatigués du manque de résultats et démoralisés par la disparition de Franklin, les Anglais ont fini par céder l’archipel aux Canadiens. Mais les 30 années de recherches ne se sont pas avérées totalement infructueuses. Les indices découverts indiquaient juste que tout l’équipage était sans doute mort.

Pris par les glaces à l’automne 1846, les navires auraient été balayés par la maladie. John Franklin lui-même se serait éteint l’année suivante.

L’épave ne nous a pas encore tout dit

Grâce à la nouvelle découverte, l’expédition disparue pourrait bientôt révéler ses secrets. L’historien James Delgado compare d’ailleurs l’épave à une « capsule temporelle ». Pris au piège dans les eaux froides de l’arctique, les lettres et livres présents dans le navire ont sans doute étaient préservés. Ainsi que le daguerréotype !

Fouiller et étudier le navire permettra ainsi surement de mieux comprendre la tragédie mais aussi d’apporter plus d’informations sur la vie de marin au 19ème siècle. L’affaire n’est donc pas tout à fait close. Bien que les documents de l’époque aient incriminé des boîtes de conserves mal soudées dans l’apparition de maladies, peut-être l’épave nous donnera-t-elle une autre version des faits.

Stephen Harper ne compte en tout cas pas en rester là : « Trouver le premier navire nous insufflera sans nul doute le mouvement – ou le vent dans nos voiles – nécessaire pour localiser son bateau-frère et en apprendre encore sur ce qui est arrivé à l’équipage de l’expédition Franklin. »