Partir loin…

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Se lever tôt, rongée par la liste qui flotte entre deux pensées ou textos. C’est le départ imminent vers ce voyage qui est vôtre, celui que vous avez pensé et préparé à la « va-vite » sans trop de tracas, à souffle d’expérience et de métiers. Le mien : l’Asie du commerce et du Sud-Est, celle que je connais, celle que je vous partagerai au cours de ces semaines.

J’ai toujours écrit des aventures que je nommais « Aventures commerçantes 2014 – tome 1, 2, 3 », un titre peu original mais éloquent… Ce sont des souffles de vie parfois trépidants, drôles ou encore cyniques, mais toujours porteurs de sens et d’une vérité qui est mienne. Je serai blogueuse pour cette plate-forme et « globeuse » pour vous, au cours de ces prochaines semaines. Je vous soufflerai un quotidien de femme d’affaires, de voyageuse avertie et zélatrice, insatiable de nouveautés et de sensations différentes, à la recherche du plus beau, du singulier au pluriel.

Ce quotidien, à l’aube d’une série de vols de longue durée me menant au pays des cocotiers et du sourire, se décrit plutôt comme suit : se coucher tard, car on n’arrive pas à réserver l’hôtel qui nous convient, on cherche sur Agoda ou Expedia, les yeux lourds, voulant plonger vent de face dans le rêve qui commence avant son temps, malgré le cauchemar de la liste innombrable de choses « à faire avant de partir »… Se lever tôt, car la pensée « éclair » nous rappelle la chose à ne pas oublier de mettre dans sa valise, toute excitée de la faire des jours à l’avance. Payer les comptes quelques semaines avant leur échéance, appeler son comptable et lui dire « Merci, ha j’oubliais, peux-tu… ».

Prendre les pilules conseillées par sa naturopathe ou son médecin, capsules de probiotique ou de vitamine C et D pour le soleil avant le soleil, antioxydants ou surplus de minéraux, fer, alouette… Vider le frigo et se rendre, fébrile, chez ses bons amis(es) à Havre-aux-Maisons et se faire prendre volontairement chez eux, avec sa fille, dans le blizzard d’une tempête hivernale au pays du vent, réchauffée par l’amitié et la paperasse du passé qui brûlent dans la cheminée… On avance vers le départ, la liste diminue. Check.

Aller au gym pour se mettre en forme et se sentir prête à affronter le marathon d’achats ou à monter la montagne, ou simplement parce que vous savez que s’entrainer là où vous allez, c’est un défi de lieu, de temps ou parfois, simplement d’ambition. Pédaler sa vie, en faisant des check-lists. Sortir de là en sueur avec ce maux de ventre en sourdine qui rappelle que vous êtes une femme ou juste stressée! S’entraîner, chose apparaissant plusieurs fois sur la liste, puis retracée en noir pour y mettre une accentuation.

On prend un café « déca » pour aider la cause hormonale et parce que l’enlever de la liste ne se fait pas. Il y a aussi ceux que vous aimez, certes, mais qui vous bombardent de ces « Viens donc m’voir avant de partir ! », comme si nous partions pour un Bangkok, aller simple. Après le titre de ce film, il y a nous qui revenons par Bali, Indonésie. Ne vous inquiétez pas trop, dirais-je en silence.

Oui…, je suis stressée, je prends des pilules pour dormir et je me fais masser pour me détendre. On entend les « Bon voyage » et les « Vous n’êtes pas encore partis? » qui fusionnent. Malgré que le voyage soit devenu un rituel de passage vers la nouvelle saison, ces mêmes sensations pré-départ se font toujours ressentir. « Vais-je être prêt(e) pour partir ? », cette même question revient comme le coucou qui sonne aux heures qui défilent.

Voyager, c’est une aventure, et elle commence par l’ouverture à cette possibilité : celle de partir. Voyager, c’est parfois laisser ceux qu’on aime, nos amis(es), nos parents qui prient pour nous, nos voisins qui s’occupent de nos plantes ou notre employée si gentille qu’elle veille à « tout », de la boite aux mails au chauffage, en passant par les retours d’appel et la mise en place de demain, qui arrivera si vite.

Voyager. Parfois nous ne nous y arrêtons pas, faute de budget ou d’Air Miles, parfois par manque de temps à la case « Voyage » ou parce que l’inconnu nous semble inaccessible, voire même effrayant. Voyager, c’est accepter de quitter une partie de soi pour en retrouver une autre, c’est changer de peau en quelque sorte, comme le papillon qui déploie ses ailes après avoir enlevé son costume de chenille et qui, à bout de préparatifs concluants, s’envole confiant vers de nouveaux lieux. Voyager, c’est une partie de mon métier.