Le cycliste venu du large

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Hugo Barrette pourrait devenir le premier Madelinot aux JO

Classé parmi les meilleurs pistards du monde, Hugo Barrette fait la fierté des Îles-de-la-Madeleine et se produira pour une rare fois devant ses parents et amis durant les Jeux. «Les îles, c’est beau, mais c’est loin!» dit-il.

Sa «parlure» trahit avec charme ses origines, mais elle ne dit pas tout sur son parcours étonnant de pistard. Avec les Jeux olympiques à sa portée, Hugo Barrette revendique déjà le statut d’athlète le plus célèbre de l’histoire des Îles-de-la-Madeleine.

«Je ne vois pas ça de même, mais si tu le dis», s’amuse-t-il, prêt à concéder que sa famille est bien connue de tous les Madelinots.

«Ben oui, on est les Barrette. On est les seuls Barrette des îles!»

La fierté de sa communauté

Le sprinter de 24 ans s’amène aux Jeux panaméricains avec le projet de ravir trois médailles au vélodrome de Milton à compter de jeudi. L’ambition s’avère réaliste pour ce missile qui a terminé 15e au classement mondial du keirin – troisième parmi les cyclistes du continent – et surtout meilleur Canadien des 20 dernières années à cette épreuve lancée derrière une moto.

Sur son caillou échappé dans le golfe du Saint-Laurent, on suit à distance l’évolution de cet enfant de Cap-aux-Meules qui avait raté de peu sa qualification pour les Jeux de Londres. Certes, son parcours étonne dans un sport atypique pour un gamin élevé sur ses dunes à 200 kilomètres des côtes gaspésiennes. Barrette avait 16 ans quand il a tenté sa chance au Grand Prix de Charlevoix, une audace qui lui avait valu ensuite de se joindre à une équipe junior. Durant la même période, un entraînement au vélodrome à ciel ouvert de Bromont l’avait conquis.

«On est une petite communauté, mais on se tient serré. Dès que j’ai quitté les îles pour réaliser mon rêve, on ne pouvait même pas dire que j’avais un talent ou des aspirations là-dedans parce qu’on ne m’avait jamais vu sur un vélo. Mais dès ce moment, la communauté s’est rangée derrière moi pour m’encourager à aller faire ce que j’aime. Je l’ai toujours ressenti», évoque le jeune homme baraqué, qui participera aux épreuves du keirin et du sprint individuel et par équipe.

Le mal du pays

Sur ce chapelet d’îles où vivent 12 700 habitants, aucun nom ou prénom ne s’ignore. Comme toute famille, les six enfants du docteur Serge Barrette ont nourri de leur jeunesse la vie de ce territoire unique. S’il a été forcé de s’exiler en Californie et maintenant au vélodrome flambant neuf de Milton pour les besoins de son sport, cet air salin lui manque.

«C’est probablement la meilleure place au monde pour grandir. C’est la sécurité totale. Tu n’as aucun stress. Grandir là pour moi, c’était la liberté. Ça m’a permis de grandir heureux», dit-il poétiquement.

 

 

Photo : AFP