Le premier matin de ma nouvelle vie

Publicité

Articles similaires

Le retour des loups-garous

« Depuis son retour de vacances aux Îles-de-la-Madeleine, Charlotte avait...

Nouvelle parution littéraire

Chers lecteurs, vous avez dû me trouver bien silencieuse...

Fin de la saison 2017

Pour clore la saison des ateliers d’écritures, voici les...

LA FIN

La fin des croisières, la fin de la semaine...

Le fleuve Saint-Laurent

Le thème cette semaine, Le fleuve Saint-Laurent. Ses beautés,...

Dans ma présentation d’un atelier d’écriture, je donne quelques petits « trucs » aux participants pour leur permettre d’attraper la piqûre de l’écriture. L’un d’entre eux est :

Comment commencer!

Pour certains, c’est facile, pour d’autres c’est plus ardu. Je dis toujours qu’il y a deux phrases qui peuvent nous aider :

— Il était une fois

— Je me souviens

Cette semaine, j’ai voulu me prêter à cette technique et, cette nuit, j’ai commencé ce texte :

Je me souviens. C’était un matin de juillet, un début de journée ensoleillée et chaude. Il y a de cela quelques années. C’était le premier matin de ma découverte d’un lieu qui me marquera et par la suite changera ma vie. 

Un bruit que je ne connaissais pas encore me réveilla. Ce son deviendra musique à mes oreilles et rythmera mes journées. Il s’agit de la sirène du traversier annonçant son prochain départ. Trois coups 15 minutes avant, deux coups 10 minutes avant et un coup 5 minutes avant l’appareillage.

Le traversier

Tout de suite, j’ai aimé ce que j’entendais. J’avais l’impression de faire partie de ces gens qui vivent au rythme des bateaux. Chaque matin, j’ai entendu cette sirène. Plus tard, quand ce lieu devint mon havre de paix, les matins où le bateau ne voyageait pas, la sirène me manquait. 

Donc, revenons à ce premier jour de ma nouvelle vie. 

Après un petit déjeuner goûteux et complet, équipé de mon appareil photo, d’un cahier et d’un crayon, du guide touristique, j’ouvre la capote de ma convertible et me voilà partie à la découverte de mon futur environnement, direction est. J’emprunte pour commencer la route principale, mais aussitôt que je croise une route à ma gauche ou à ma droite, je m’y engage. Je ne crains pas de me perdre, car je finirais toujours par me retrouver soit au bord de l’eau, soit sur la route principale.

Mon auto 

Ce parcours m’a permis de découvrir des paysages à couper le souffle. Le soleil faisant ressortir toutes les couleurs qui m’entouraient, il ne m’était pas difficile de pointer mon appareil photo, de le déclencher et de mémoriser une photo superbe. Je reprends la route vers un autre site aussi enchanteur et ainsi de suite durant toute la journée et les journées qui ont suivi.

Paysage coloré 

Ce premier jour, je me suis arrêtée sur une plage où j’ai dégusté une crêpe tout en regardant les vagues venir mourir sur le sable, formant des moutons blancs en surface. Les enfants jouaient et riaient et criaient. Je me suis prise au jeu.

Crêperie

Après ma collation, je me suis avancée sur la plage et pieds nus j’ai marché dans l’eau, un peu fraîche à mon goût, mais si délicieuse. Je me suis offert un massage de pieds au sable blond et à l’eau de mer. Ce que je voyais tout en marchant était époustouflant. Des falaises et des grottes de grès rouge tout autour de moi. J’ai décidé de prolonger mon « séjour » en ce lieu et d’y repartir seulement en fin de journée. Je me suis remplie d’odeur de mer, de chaleur du soleil, du chant des goélands et du paysage qui m’entourait. Il me restait encore plusieurs jours pour visiter les autres endroits.

Falaises dune du sud 

Cette première journée fut mémorable et l’est encore aujourd’hui. Après un souper léger, j’ai assisté au coucher du soleil. Bien sûr, il y avait beaucoup de monde, mais dans ma tête je me trouvais sur une île déserte et j’étais la seule à avoir le privilège de voir un tel spectacle.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Après avoir flâné encore un peu, je suis allée me coucher la tête pleine de magnifiques images. L’air marin aidant, je ne mis pas de temps à m’endormir pour être à nouveau réveillée par les trois coups de la sirène du bateau. C’est le sourire aux lèvres que j’ai entamé ma deuxième journée d’exploration. 

Cet endroit niché au cœur du golfe Saint-Laurent, les Îles de la Madeleine, m’a bouleversée du premier au dernier jour de mes vacances. Sur le chemin de retour, le cœur gros, je me disais que je ne pouvais pas en rester là. Je devais y retourner et, pourquoi pas, y faire mon nid. Cela m’a pris onze mois et je posais mes valises au bord de la mer avec le même émerveillement et la même passion qu’au premier jour. 

Je suis une Madelinienne d’adoption, mais les Îles de la Madeleine m’habitent comme aucun autre endroit où j’ai vécu. Dans mon cœur et dans mes racines, je fais partie de cette terre flottant dans le golfe, ces îlots intrigants qui ensorcellent bon nombre de visiteurs.

Les iles souvenirs 

Je me souviens et me souviendrais longtemps de ce premier matin de ma nouvelle vie.  

Bonne semaine à toutes et à tous.