Un super-poisson pour prévenir les maladies du coeur?

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Un chercheur de l’Université du Québec à Rimouski, en collaboration notamment avec l’entreprise Aquaculture Gaspésie, tente actuellement de créer un super-poisson, dont la teneur élevée en oméga-3 pourrait aider à prévenir les maladies du coeur.  En modifiant l’alimentation du poisson d’élevage, le chercheur espère ainsi décupler ses bienfaits sur la santé des humains qui le consomment.

Les bienfaits des oméga-3 sur la santé humaine ne sont plus à prouver. Depuis des années, des chercheurs vantent le rôle positif de ces acides gras polyinsaturés dans la prévention des maladies cardiovasculaires, du diabète et de la dépression, notamment.

Le professeur en écophysiologie et en physiologie évolutive à l'Université du Québec à Rimouski, Pierre Blier.
Le professeur en écophysiologie et en physiologie évolutive à l’Université du Québec à Rimouski, Pierre Blier.   PHOTO : RADIO-CANADA

Pour que les humains profitent au maximum des bienfaits du poisson, le chercheur Pierre Blier tente actuellement de modifier l’alimentation des truites d’élevage, qui est principalement composée d’huiles de poisson. En les nourrissant à partir d’huiles végétales, il espère produire un poisson plus écologique :

«Actuellement, pour produire du poisson, on doit pêcher du poisson. Par kilo de poisson, il faut exploiter environ cinq kilos de poisson des pêches alors en soi, c’est une aberration.» – Pierre Blier, professeur-chercheur en écophysiologie et en physiologie évolutive à l’Université du Québec à Rimouski

En plus d’avoir un effet positif sur l’environnement, le fait d’alimenter le poisson d’élevage avec des huiles végétales réduirait le coût de production du poisson et le risque de le contaminer, selon Pierre Blier.

L'appareil qui sert à mesurer les oméga-3 dans le poisson.
L’appareil qui sert à mesurer les oméga-3 dans le poisson.   PHOTO : RADIO-CANADA

Faire le plein d’antioxydants

Dans le cadre de ses recherches, Pierre Blier tente aussi de déterminer les effets des antioxydants sur les truites d’élevage. En leur donnant un supplément d’astaxanthine (le pigment rose qu’on retrouve dans les salmonidés et qui leur donne leur couleur rosée), le chercheur suppose que la truite aura de meilleures qualités nutritionnelles :

«l’astaxanthine a des vertus, entre autres comme anti-inflammatoire ou pour la prévention des maladies coronariennes […]. C’est donc logique de supposer que l’astaxanthine en soi aurait des vertus intéressantes au niveau nutritionnel, pas seulement pour le poisson, mais pour l’humain aussi.» – Pierre Blier

Pierre Blier travaille en collaboration avec l’Institut de cardiologie de Montréal. Il espère, éventuellement, mesurer les effets directs de la consommation des truites qu’il étudie sur la santé des humains.

Une truite

Ultimement, il croit que ses recherches pourront contribuer à assurer l’autonomie alimentaire du Québec et permettre aux gens de continuer à manger du poisson :

« compte tenu des impacts anticipés des changements climatiques, des changements globaux sur la capacité de production des océans, il va falloir trouver un moyen de s’approvisionner autrement en poisson de qualité. »

Un texte de Julie Tremblay