Un marsouin à deux têtes découverts pour la première fois en mer du Nord

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Des pêcheurs néerlandais ont capturé accidentellement dans leurs filets un spécimen rarissime de marsouin à deux têtes. De peur d’être critiqués pour avoir gardé l’animal, ils l’ont remis à l’eau avant d’alerter des scientifiques. 

C’est une découverte inattendue qu’ont faite des pêcheurs néerlandais en mer du Nord le mois dernier. Alors qu’ils remontaient leurs filets, ils ont eu la surprise d’y découvrir un animal très particulier : un jeune marsouin doté de deux têtes. Celui-ci était déjà mort mais pensant qu’il était illégal de garder un tel spécimen sur leur bateau, les pêcheurs l’ont remis à l’eau.

Auparavant, ils ont tout de même pris le temps de prendre quelques photos qu’ils ont par la suite envoyées à des scientifiques. Ces derniers viennent de publier les résultats de leur analyse en ligne dans la revue Journal of the Natural History Museum Rotterdam. Une analyse qui confirme la rareté de la trouvaille.

Des jumeaux siamois

D’après les spécialistes, le marsouin commun (Phocoena phocoena), un nouveau-né mâle, était en réalité un cas de jumeaux siamois. Autrement dit, deux embryons qui ne se sont pas séparés correctement dans l’utérus de leur mère ou alors qui ont fusionné, donnant naissance à un spécimen doté de deux têtes mais d’un seul corps et d’une seule queue.

Si ce phénomène a déjà été observé et étudié à plusieurs reprises chez l’humain et certains animaux domestiques, dans la nature il est beaucoup plus rare. En particulier chez les cétacés. « Les descriptions de jumeaux siamois chez les baleines et dauphins sont extrêmement rares », a confirmé dans l’étude Erwin Kompanje du National History Museum de Rotterdam.

« Nous n’avions connaissance que de neuf [autres] cas publiés », a-t-il poursuivi repris par le National Geographic. Aucun de ces cas n’était un spécimen de marsouin. Ce mammifère marin ne donne généralement naissance qu’à un petit tous les un à deux ans. Les cas de jumeaux sont donc déjà extrêmement rares.

 


Mort très jeune

A partir des photos des pêcheurs, les scientifiques ont déterminé que le spécimen était à peine né quand il est mort. Cette hypothèse est renforcée par le fait que ses nageoires dorsales n’étaient pas encore dressées et que sa queue ne s’était pas encore rigidifiée, ce qui est une étape importante du développement pour que le marsouin puisse nager.

Les chercheurs pensent que les cas de jumeaux, siamois ou non, sont associés chez les marsouins à un risque de mortalité élevé pour les petits comme pour la mère, ce qui joue aussi dans l’extrême rareté des observations. Comme l’a souligné Kompanje dans l’étude, les causes aboutissant au développement de jumeaux siamois restent largement méconnues.

A l’heure actuelle, la population de marsouins communs s’élève à environ 700.000 individus à travers le monde dont 345.000 évoluent en mer du Nord. Bien que protégé, l’animal fait face à plusieurs menaces dont les captures accidentelles décrites par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme la principale cause de mortalité liée à l’activité humaine.

 

Publié par Émeline Ferard