Finis les sacs de plastique à usage unique à l’Î.-P.-É. à partir de juillet 2019

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L’Île-du-Prince-Édouard est la seule province du Canada à avoir légiféré pour bannir les sacs plastiques à usage unique, qui sont une véritable plaie pour l’environnement.

À compter du 1er juillet 2019, les clients de la plupart des commerces devront apporter leurs propres sacs de magasinage pour faire leurs emplettes, car les commerçants n’auront plus le droit de fournir des sacs plastiques comme c’est le cas maintenant.

Le gouvernement provincial estime que les Prince-Édouardiens utilisent jusqu’à 30 millions de sacs plastiques à usage unique par année. «Ce sont les chiffres que nous avons», insiste Wayne MacKinnon, du ministère de l’Environnement.

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Quelques exceptions s’appliqueront comme les sacs pour les viandes et les volailles. (Photos : J.L.)

Les sacs à usage unique sont recyclables. En principe, ils ne devraient pas se retrouver dans les sites d’enfouissement. La réalité est toute autre. Wayne MacKinnon rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, la Chine achetait des cargaisons de sacs plastiques pour les transformer en d’autres produits dans ses usines spécialisées. «La Chine a arrêté d’acheter ce matériau. En général c’est de plus en plus difficile de trouver un marché pour ces sacs. Le résultat est qu’ils restent ici et polluent. Nous pensons que le public est prêt pour cela», dit Wayne MacKinnon.

Le public est certainement prêt à faire le virage, mais qu’en est-il des commerçants?

Selon Jim Cormier, directeur du bureau atlantique du Conseil canadien du commerce de détail, les commerçants vont s’ajuster à la nouvelle réalité, surtout que grâce aux arguments du Conseil canadien des commerçants de détail, l’entrée en vigueur du bannissement a été reportée d’un an.

«Lorsque nous avons pris connaissance du projet de loi initial, nous avons sursauté. Tous les sacs plastiques étaient bannis à partir de juillet 2018. Nous avons réussi à leur faire repousser la date d’entrée en vigueur d’un an, pour que nos commerçants aient le temps d’écouler leurs stocks de sacs. La plupart des commerces commandent des sacs pour un an à la fois, pour avoir de meilleurs prix. Votre gouvernement n’avait pas pensé à cela. Nous avons aussi proposé quelques exceptions, comme les sacs plastiques pour les viandes et les volailles, les housses de nettoyage à sec et évidemment, les sacs bleus et transparents qu’on utilise pour le recyclage et les déchets. À leur crédit, ils ont accepté d’inclure nos amendements, et grâce à cela, la loi est plus acceptable», dit Jim Cormier.

Le projet de loi pour le bannissement des sacs plastiques est l’œuvre du député libéral de Montague-Kilmure, Allan Roach, qui a voulu faire un geste pour l’environnement.

En plus de toutes les mesures concernant les sacs plastiques, la loi prévoit que les commerçants pourront vendre des sacs de papiers recyclables 15 cents l’unité, à partir de juillet 2019 et 25 cents l’unité, à partir de 2020. De plus, les commerçants pourront vendre les sacs multi-usages au prix minimum de 1 $ en 2019 et de 2 $ à partir de 2020. Il s’agit d’un minimum légal. Les prix de vente seront vraisemblablement plus élevés.

«Je pense que les citoyens sont prêts pour ce changement. Je fais les courses au moins deux fois par semaine et je vois de plus en plus de gens avec leurs sacs réutilisables», dit Wayne MacKinnon.

Au Conseil canadien des commerçants de détail, Jim Cormier reste prudent : «Je ne peux pas dire que tous nos commerçants soient très contents de la situation, mais à tout prendre, un bannissement sur l’ensemble de la province est moins difficile à gérer que, si seulement certaines municipalités avaient adopté des règlements».

 

Par Jacinthe Laforest

LA UNE : La gérante de la Coopérative de Wellington, Angèle Arsenault, est prête pour l’entrée en vigueur du bannissement des sacs de plastique le 1er juillet 2019.