Des homards colorés risquent d’attirer les touristes cet été

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Des homardiers gaspésiens ont pêché ces derniers jours une panoplie de homards de différentes couleurs surprenantes, qui pourraient devenir un attrait touristique cet été.

Ces deux dernières semaines, les pêcheurs en majorité de la Gaspésie et quelques-uns de l’Île d’Anticosti ont ramené des homards vert pâle, bleu et violet, presque noir, avec le ventre bleu. Certains sont orange, comme s’ils étaient cuits.

Pour sa 20e saison dans le domaine du homard, Roch Lelièvre, directeur et propriétaire de la poissonnerie Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan à Sainte-Thérèse-de-Gaspé, admet qu’il s’agit de sa saison la plus colorée.

«Chaque année, on en trouve toujours un ou deux (de couleur rare), mais cette année, la ressource est plus abondante, ça apporte plus de homards différents. Souvent, si j’ai des oranges, ce sera dans le même secteur. Les bleus sont dans un autre secteur», a constaté M. Lelièvre.

Mis de côté par les homardiers, les homards qui attirent l’attention ont été amenés à M. Lelièvre séparément du reste de la production. Il les a mis ensemble dans un vivier pour le plaisir de ses clients à la poissonnerie de Sainte-Thérèse-de-Gaspé.

«Je leur ai fait un petit coin à eux. Je vais essayer de les conserver pendant l’été. Il y a des gens qui viennent se faire photographier avec. C’est un attrait pour nos clients», ajoute Roch Lelièvre.

Surprenant

La photo a fait sourire la biologiste responsable de l’interprétation au Musée Exploramer de Gaspé, Mélanie Cantin. «J’avoue que le vert pâle, je n’ai pas vu ça souvent. Le bleu, on en a un à Exploramer, les gens sont souvent surpris. On est habitué à la couleur du homard de l’épicerie. Le violet, c’est surprenant aussi !» s’exclame Mélanie Cantin.

Dans le cas du bleu, il y en aurait un sur deux millions, une supposition des spécialistes.

Le mélange de certaines protéines vient créer différentes couleurs chez le homard, un phénomène naturel.

«Le homard a deux protéines associées ensemble. Si elles sont associées ou dissociées, ça fait en sorte qu’on a une variété de couleurs. Il existe des anomalies et c’est en raison de cet attachement-là», ajoute Mme Cantin.

L’influence de l’environnement a aussi un impact. «S’il y a un fond de moules, il aura une tendance à être plus foncé pour réussir à se camoufler. Son alimentation a aussi une influence, s’il trouve plus souvent de la crevette à s’alimenter, il pourrait y avoir une teinte plus rosée», conclut-elle. Précisons que malgré sa surprenante couleur, la biologie de l’espèce est la même, donc le homard goûte la même chose que le homard conventionnel.

PAR : STÉPHANIE GENDRON
PHOTO COURTOISIE MARIE LEBLANC