Devrait-on abolir le péage sur le pont de la Confédération

Publicité

Articles similaires

Une seconde année de surveillance du hareng printanier aux Îles

Un programme de surveillance communautaire entreprend sa seconde année...

Lysandre Cyr Langford présente son premier livre au Salon du livre de Québec

Le mercredi 10 avril dernier, Lysandre Cyr Langford, auteure...

La pollution plastique omniprésente sur nos berges

Organisation bleue publie aujourd'hui un rapport qui fait le...

Depuis 2015, le sénateur prince-édouardien Percy Downe mène une campagne pour faire réduire le péage sur le pont de la Confédération et du traversier entre Wood Island et Caribou. Plus tôt ce printemps, il a distribué un feuillet d’information dans les journaux de l’Île incluant La Voix acadienne et il revient à la charge, avec un nouveau dépliant cette semaine.

Screen Shot 2019-06-26 at 13.30.13Mais en 2015, quelque chose a changé. «Justin Trudeau a promis qu’il n’y aurait pas de péage sur le futur nouveau pont Champlain à Montréal», a indiqué le sénateur Percy Downe en entrevue.

Le 3 septembre 2015, Radio-Canada diffusait que le futur premier ministre Justin Trudeau a réitéré «qu’un gouvernement libéral qu’il dirigerait n’imposera pas de péage sur le pont Champlain», entre l’île de Montréal et la Rive-Sud.

Même si celui qui était alors chef libéral trouvait que «La situation [du pont Champlain] est unique. Nous parlons de remplacer un pont et non d’ajouter une offre de service», le sénateur Percy Downe a tout de suite saisi que si le péage sur le pont Champlain était aboli, le maintien du péage sur le pont de la Confédération serait une injustice.

Il a alors entrepris de regrouper des informations, de commander des rapports et des estimations de ce que cela pourrait coûter, et il en est arrivé à la conclusion que plusieurs scénarios pourraient être mis de l’avant à relativement peu de frais pour réduire le fardeau financier des Prince-Édouardiens. «Il y a plusieurs façons de procéder. On peut instaurer un crédit d’impôt spécifique aux Prince-Édouardiens, on peut réduire le péage pour tout le monde. Un de mes concitoyens m’a dit que l’an dernier, il avait dépensé 66 000 $ en péage pour apporter ses produits vers les marchés. Ça n’a pas de sens. C’est trop cher. C’est un frein à l’économie», dit le sénateur.

Avec la campagne électorale qui sera vraisemblablement déclenchée tôt cet automne, le sénateur Downe aimerait que les citoyens se saisissent de la question pour forcer les candidats aux prochaines élections à se prononcer sur la question.

«Je veux maintenir le sujet dans l’opinion publique pour que ça devienne un enjeu électoral. Et j’aimerais que tous les chefs de partis nationaux soient interrogés sur cette question, lorsqu’ils feront leur visite à l’Île. Je sais que l’île est petite, mais tous les sièges comptent, dans une élection comme celle qui se profile à l’horizon», dit le sénateur.

Dans une lettre d’opinion publiée le 11 juillet 2017 sur le site Web du Sénat, le sénateur prince-édouardien comparait trois ponts qui sont la propriété du fédéral en posant la question suivante : «Pourquoi les contribuables paient-ils la totalité des coûts liés à la construction et à l’entretien du nouveau pont Champlain, alors que les utilisateurs des deux autres ponts doivent payer un péage pour couvrir ces mêmes dépenses?»

Le 14 mai 2019, le sénateur Percy Downe a déposé une interpellation au Sénat concernant le péage sur le pont de la Confédération. Le sénateur Brian Francis de l’Île-du-Prince-Édouard a appuyé les démarches de son collègue, mais les deux autres sénateurs sont restés discrets. «Il se pourrait qu’ils s’inscrivent au débat, mais je ne le sais pas encore», a indiqué prudemment le sénateur Downe.

Avec cette interpellation, le sénateur Downe veut obtenir des réponses à deux questions : «Y a-t-il quelqu’un qui trouve sensée la politique faisant du pont Champlain un pont sans péage?» et «Pourquoi les Canadiens sont-ilstraités différemment selon l’endroit où ils vivent?»

Selon le sénateur qui souligne ce 26 juin l’anniversaire de sa nomination à la Chambre Haute en 2003, «aussi achalandé et important soit-il, le pont Champlain, le nouveau comme l’ancien, ne répond pas à une exigence constitutionnelle. C’est cependant le cas du pont de la Confédération».

Plus loin dans le texte il ajoute : «Si tous les contribuables canadiens doivent assumer collectivement le coût de construction et d’entretien du pont Champlain pour que Montréal ait un pont sans péage, financé par le gouvernement à hauteur de 4 milliards de dollars, alors les gens des autres régions du pays ont droit au même traitement».

C’est également dans ce document qu’il rappelle que «le premier ministre Trudeau a reconnu le problème du péage de 47,75 $ sur le pont de la Confédération dans le discours qu’il a prononcé lors d’une assemblée publique le 13 janvier 2017. Lorsqu’on lui a posé une question sur le péage outrageusement élevé sur le pont de la Confédération, il a répondu que le pont : […] avait coûté cher à construire et qu’il coûtait cher à traverser.

À la même assemblée publique, il s’est engagé à : […] chercher des solutions afin que les gens puissent se déplacer librement, efficacement et ouvertement à travers le pays, et ce, à un coût modeste».

Les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard attendent toujours que le premier ministre instaure ce coût modeste, insiste le sénateur Percy Downe.

 

Par Jacinthe Laforest