Avant 1500, les Basques et les Bretons font en Europe un commerce fort lucratif de la morue séchée et salée, mais tiennent secret le lieu de leurs prises. Anglais et Scandinaves, eux, s’approvisionnent au large des côtes de l’Islande et en mer du Nord. C’est que, depuis le Moyen Âge, la morue constitue une ressource alimentaire d’importance pour les Européens.
Le journaliste Alain Laprise et l’historien Mario Mimeault rappellent les grandes étapes de la conquête de la morue jusqu’au moratoire de 1992.
En 1497, l’explorateur Jean Cabot révèle au monde le lieu de pêche des Basques et des Bretons : les Grands Bancs de Terre-Neuve et du Labrador. Portugais, Espagnols, Français et Anglais s’y ruent dès le début du 16e siècle.
La morue devient un enjeu économique majeur. Elle contribue à l’essor des explorations maritimes et constitue l’un des moteurs de l’expansion européenne en Amérique. Elle engendre les premiers mouvements de colonisation des futures Provinces maritimes canadiennes, mais aussi de la côte est américaine.
Certains pêcheurs pratiquent la pêche à la « morue verte ». Ils croisent au large, salent le poisson à bord des bateaux, sans le sécher, puis le livrent sur les marchés européens.
Les autres pêchent la « morue sèche » dans les eaux côtières. Ils séjournent le long du littoral de Terre-Neuve et du continent, là où la grève permet le séchage et le salage de la morue, et quittent l’automne venu, leurs cales bien remplies. Peu à peu cependant, de petites communautés s’organisent, pour qui la pêche devient une véritable assise économique.
Date de diffusion : 5 septembre 1993
Archives Radio-Canada
Source : Les familles du Québec