Les Madelinots se préparent à contrer la vague

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Quelque 300 Madelinots ont assisté mardi soir à une première assemblée publique sur l’érosion des berges et les moyens mis en place pour la contrer.

Tempête de verglas en 2012, tempête automnale en novembre 2018, passage de la queue de l’ouragan Dorian en septembre 2019, les Madelinots ne peuvent échapper à la déferlante. Chaque tempête amène son lot de réparations urgentes. La Municipalité a dû débourser 80 000 $ seulement pour traiter les matières résiduelles après le passage de Dorian. Cela n’inclut pas le coût des travaux du chemin des Chalets, de la Dune du Nord ou des Fumoirs. Les tempêtes se multiplient, leur virulence aussi. « On l’a dans la face »commente le directeur de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme des Îles-de-la-Madeleine, Serge Bourgeois. En tout la Municipalité évalue qu’elle a dû débourser 3,5 millions de dollars au cours des dernières années pour réparer les dégâts urgents subis par l’érosion côtière. L’érosion est devenue un dossier tellement accaparant qu’une ressource sera prochainement embauchée à la Municipalité pour le gérer. Ce n’est pas d’hier que les Îles jonglent avec l’érosion. L’archipel a adopté un premier règlement limitant la construction côtière en 2004. Mesures de vagues, de bandes de plages, des directions des courants, du recul des terres, toutes ces données ont été recueillies depuis 20 ans par Susan Drejza de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) afin de mieux comprendre le phénomène de l’érosion aux Îles. Au fil des ans, les études se sont multipliées confirmant la menace, mais orientant aussi les décisions. Dans les années à venir, les îles pourraient perdre en moyenne jusqu’à 60 cm de terre par année en raison de l’absence de la couverture de glaces. Les projections de l’équipe de Susan Drejza ont été établies pour les 50 prochaines années ce qui a permis à la municipalité de mieux encadrer la construction des bâtiments le long de la côte. Des études ont aussi confirmé que pour protéger l’habitat de l’archipel, l’inaction allait coûter plus cher que la reconstruction. Reste que des choix importants seront à faire pour les Madelinots au cours des prochaines années. Les secteurs vulnérables, comme celui de la Grave ou le secteur des falaises à Cap-aux-Meules, ont été ciblés. D’autres sites sont sous surveillance comme l’accès au camping de Gros-Cap.

LA UNE  Environ 300 personnes ont assisté à la rencontre. PHOTO : RADIO-CANADA