Mois de l’eau 2020: du plastique flottant jusqu’aux baleines

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Juin est un mois qui rime avec vacances pour plusieurs, mais il s’agit aussi du mois de l’eau. Cette célébration vise à sensibiliser et éduquer la population sur les enjeux qui touchent cette ressource si essentielle à la vie. L’équipe de Baleines en direct a voulu le souligner en s’intéressant à une problématique préoccupante, mais sur laquelle nous avons tous du pouvoir: la contamination de l’eau par le plastique ainsi que son effet sur les baleines.

Le côté obscur du plastique

Le plastique fait partie intégrante de notre quotidien et il est difficile d’imaginer s’en priver. Cependant, sa présence dans les océans est alarmante : selon une étude réalisée en 2015, il est estimé que 4,8 à 12,7 millions de tonnes de plastique, en petits ou en gros morceaux, se sont écoulés dans les océans du monde en 2010. C’est davantage que le poids combiné de chaque baleine bleue sur Terre! Il est estimé que 40% des mammifères marins sont affectés par l’ingestion de plastique et que chaque année, plus de 100 000 mammifères marins meurent à cause de la pollution plastique. Comment cela s’explique-t-il?

Un repas fatal

L’ingestion de plastique peut causer la mort pour les baleines à dents. Ces dernières peuvent l’avaler directement en confondant les sacs de plastique ou d’autres morceaux de plastique avec des proies. Le plastique peut alors obstruer le passage de la nourriture ou perforer les organes digestifs. Il peut également causer une illusion de satiété en remplissant l’estomac du mammifère marin. L’animal manquera donc d’énergie pour réaliser les activités nécessaires à sa survie, telles que la migration, la reproduction et la recherche de nourriture.

Les baleines à fanons, quant à elles, sont relativement épargnées par les dommages que causent les gros morceaux de plastique. Cependant, elles sont plus vulnérables aux microplastiques, c’est-à-dire des particules de plastique de moins de 5mm de diamètre.  Ceux-ci sont ingérés accidentellement par les mysticètes lorsqu’elles filtrent leur nourriture. Les effets des microplastiques sur les cétacés demeurent peu étudiés pour l’instant. Des études ont émis l’hypothèse qu’ils peuvent provoquer la libération des substances toxiques qui perturbent les hormones reproductives.

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Les petites particules de plastique, produites par la dégradation du plastique et de fibres synthétiques, peuvent transporter des contaminants et s’accumuler dans les sédiments. © Oregon State University

Peut-on protéger les baleines ?

À partir du moment où des particules de plastique ont pénétré dans l’organisme d’un mammifère marin, il n’y a pas de retour en arrière possible: on ne peut ni retirer le plastique ni stopper ses effets néfastes. Toutefois, il existe plusieurs façons de prévenir ce type d’incident et d’ainsi réduire le nombre de cas ou protéger les baleines du futur!

Dans le feu de l’action individuelle… et collective.

Plusieurs initiatives individuelles contribuent à la réduction du plastique dans les océans: utiliser des contenants et des sacs réutilisables, acheter des aliments en vrac ou recycler convenablement. Toutefois, afin d’atteindre les objectifs fixés par les Nations Unies, il importe que l’action citoyenne soit combinée à des mesures collectives et à des règlementations strictes. En ce sens, en 2018, le gouvernement canadien interdit la fabrication de produits qui contiennent des microbilles de plastique.

Réfléchir à des solutions

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Il est nécessaire de développer de nouvelles méthodes afin de mesurer la quantité de plastique dans les océans. © Giga Khurtsilava

Grâce à la recherche, les scientifiques développent des méthodes plus efficaces pour détecter la présence de plastique et de microplastique dans les océans. Dans cette étude publiée en 2020 dans la revue Science Direct, l’utilisation de filets pouvant capturer plus efficacement les particules de microplastique a permis de découvrir qu’on avait peut-être sous-estimé leur présence dans l’océan.Si les conclusions émises par les chercheurs n’apparaissent pas toujours encourageantes, elles nous donnent toutefois l’heure juste, nous permettant ainsi de mesurer l’ampleur du travail qui nous attend.

LA UNE : Plus de la moitié des espèces de baleine sont en contact avec le plastique répandu dans les océans. © Zoetnet CC BY 2.0