Un engouement nuancé dans l’Est-du-Québec pour le projet de ligne aérienne Régionair

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Le projet de mettre sur pied une ligne aérienne régionale fait beaucoup réagir dans l’Est-du-Québec. Instigateurs du projet, les élus du Bas-Saint-Laurent y croient dur comme fer, tandis que sur la Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine, on considère l’idée comme une parmi d’autres.

En réponse au manque de service que pourrait laisser l’arrêt des activités d’Air Canada dans certaines villes de la région, la direction de l’aéroport régional de Mont-Joli a annoncé lundi qu’elle projette de mettre sur pied une ligne aérienne régionale.

Même si le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a rencontré Air Canada lundi, des élus du Bas-Saint-Laurent ont déjà une idée claire de l’avenir du transport aérien dans leur région. Selon eux, Air Canada n’est plus de la partie.

Le député péquiste de Matane–Matapédia, Pascal Bérubé, accueille avec engouement le projet Régionair. Il considère qu’Air Canada ne fait plus partie des options possibles.

«Pour moi et pour l’ensemble des intervenants, Air Canada ne fait plus partie des plans. » – Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

Il n’y aura donc pas de négociation ni d’appels à Air Canada pour qu’elle puisse revenir dans notre région, affirme M. Bérubé.

Le maire de Rimouski, Marc Parent, estime lui aussi que les élus régionaux ont tourné la page sur Air Canada et sont prêts à développer une desserte aérienne plus adaptée aux besoins de l’Est-du-Québec.

En tant que vice-président du conseil d’administration de la Régie intermunicipale de l’aéroport de Mont-Joli, à l’origine du projet, Marc Parent appuie évidemment l’initiative de Régionair.

Ça ouvre la porte à la création de forfaits beaucoup plus larges qu’uniquement des vols qui vont nous amener, par exemple, aux territoires des villes de Mont-Joli, de Rimouski. Ce sera l’opportunité de vendre des forfaits, aussi bien en hiver qu’en été, soutient le maire Parent.

La mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet se dit aussi très heureuse que l’aéroport de sa municipalité fasse partie d’un éventuel projet de transport aérien interrégional.

Si le projet se réalise, Régionair utiliserait deux types d’avions, soit des avions de 18 ou de 40 places.

La mairesse Vignet pense elle aussi que ce projet serait l’occasion de bonifier l’offre de service.

Il faut qu’il se passe quelque chose pour qu’on se sécurise parce qu’on a beaucoup de travailleurs qu’on prend et qu’on amène sur la Côte-Nord, mais vous savez on pourrait avoir d’autre chose qui se développerait si on avait des facilités d’avoir des avions. Ce n’est pas le cas pour le moment, soutient Mme Vignet.

Régionair est une possibilité parmi d’autres, selon le maire des Îles

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, se dit pour sa part intéressé par la création d’une ligne aérienne régionale, mais estime que cette proposition demande encore à être étudiée.

C’est une proposition intéressante et qui se doit d’être analysée jusqu’au bout pour qu’on puisse vider cette question-là et déterminer si c’est envisageable et possible de créer cette nouvelle entreprise, affirme M. Lapierre.

Il y a cependant d’autres possibilités, rappelle le maire Lapierre.

«Il faut regarder l’ensemble des possibilités, mais il ne faut pas fermer de portes.» – Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine

La Fédération québécoise des municipalités (FQM), dont M. Lapierre est le deuxième vice-président, fera d’ailleurs une conférence de presse aux Îles-de-la-Madeleine mercredi pour faire le point sur les actions qu’elle entreprendra pour remédier aux problèmes de transport aérien en région.

Les membres de la FQM ont d’ailleurs rencontré lundi le ministre Bonnardel afin d’évaluer les solutions possibles.

Trop tôt pour Régionair, selon le maire de Baie-Comeau

De son côté, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, indique avoir appris lundi matin en même temps que le grand public l’ambition de la direction de l’aéroport régional de Mont-Joli de mettre sur pied Régionair pour remplacer les liaisons aériennes suspendues par Air Canada, notamment vers Baie-Comeau.

Selon Yves Montigny, il est encore trop tôt pour parler d’une compagnie spécifique pour remplacer Air Canada.

Nécessairement il y a une vaste mobilisation des acteurs, mais il est beaucoup trop tôt parler d’une entreprise en particulier ou quoi que ce soit. Moi je peux vous dire que je n’ai pas de discussions avec l’organisme en question, précise M. Montigny.

«Ça ne fait pas partie des discussions avec la Ville de Baie-Comeau pour l’instant.» – Yves Montigny, maire de Baie-Comeau

Le maire Montigny fait partie d’un comité de travail au sujet du transport aérien régional de l’Union des Municipalités du Québec (UMQ). Ce comité de crise doit d’ailleurs discuter mardi avec le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, et d’autres intervenants.

La semaine passée, Air Canada a annoncé suspendre indéfiniment 30 dessertes régionales et 8 escales au pays, dont celles de Gaspé, Baie-Comeau et Mont-Joli.

Le cabinet du ministre des Transports François Bonnardel dit étudier toutes les possibilités pour assurer une desserte aérienne adéquate des régions du Québec.

LA UNE : La Régie intermunicipale de l’aéroport de Mont-Joli est à l’origine du projet Régionair (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET