Une nouvelle coopérative veut redéfinir le transport aérien régional au Québec

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Un groupe d’investisseurs espère obtenir l’appui financier de Québec pour créer Treq, un nouveau transporteur aérien québécois sous la forme d’une coopérative.

 Le président de l’aéroport international de Mont-Tremblant, Serge Larivière, est l’un des fondateurs de cette coopérative de transport régional québécoise.

 

Il estime que l’annonce récente d’Air Canada de suspendre indéfiniment 30 liaisons au Québec confirme que le modèle actuel, privé et à but lucratif, n’est plus adapté aux besoins des régions.

M. Larivière et ses partenaires visent donc à combler le vide laissé par Air Canada avec cette nouvelle coopérative qui serait administrée par divers élus et organismes régionaux comme des chambres de commerce.

Les dividendes versées aux actionnaires d’une entreprise privée seraient ainsi remplacées par des ristournes réinvesties dans le service.

Baisser les prix pour augmenter la demande

Le groupe d’investisseurs affirme avoir réservé cinq appareils Bombardier Q400 de 78 places qu’ils prévoient opérer eux-mêmes, permettant selon eux d’offrir des billets à prix abordables.

Selon leur plan d’affaires, un vol aller-retour sur une courte distance, comme Québec-Baie-Comeau, coûterait 199 $ en basse saison et 276 $ en haute saison, taxes incluses. Un vol aller-retour sur une longue distance, comme Montréal–Îles-de-la-Madeleine, reviendrait quant à lui à 318 $ en basse saison et 425 $ en haute saison.

«350$ pour un vol de Montréal vers les Îles-de-la-Madeleine, vous embarquez? C’est le prix que Porter Airlines, WestJet et Air Canada demandent pour une distance égale en Ontario.» – Serge Larivière, membre fondateur et président de l’aéroport international de Mont-Tremblant

Le président de l’Hôtel Chicoutimi, Éric Larouche, qui est également membre fondateur de Treq, fait valoir que le transport aérien est vital au développement touristique et économique des régions du Québec.

Ça fait longtemps que je le dis; sans un transport aérien régional efficace et des prix de billets accessibles, il faut oublier notre développement touristique international en région, souligne M. Larouche.

Ce qu’on entend des transporteurs au Québec, c’est que les prix sont hauts parce qu’il n’y a pas de demande, mais nous on pense que c’est l’inverse; il n’y a pas de demande parce que les prix sont hauts, renchérit M. Larivière.

Treq prévoit des liaisons à partir de Montréal ou Québec jusqu’à Mont-Tremblant, Sherbrooke, Gatineau, Rouyn-Noranda, Charlevoix, Bagotville, Mont-Joli, Gaspé, Baie-Comeau, Sept-Îles et Wabush.

Des partenariats avec d’autres transporteurs permettraient également d’offrir des liaisons à Toronto ainsi qu’à l’international.

Plusieurs élus soutiennent déjà l’initiative, dont le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

Un système axé sur l’actionnariat, sur la loi du marché, ça ne fonctionne pas, tout le monde est d’accord là-dessus. J’espère juste qu’il y aura une écoute pour un modèle comme celui-là, avance le maire.

Le coût du projet, qui est en chantier depuis plusieurs années, est évalué entre 90 et 100 millions de dollars. M. Larivière espère que Québec soutiendra la coopérative, notamment par l’entremise d’un partenariat avec Investissement Québec.

Depuis l’annonce du retrait d’Air Canada des régions québécoises, plusieurs initiatives ont été mises sur pied ou proposées afin de maintenir les dessertes aériennes à travers la province. Le ministre des Transports, François Bonnardel, a d’ailleurs annoncé jeudi la formation d’un groupe d’intervention pour trouver des pistes de solutions.

Avec les informations de Martin Toulgoat
LA UNE : Les fondateurs de la coopérative Treq affirment avoir réservé cinq appareils Bombardier Q400. PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / AARON VINCENT ELKAIM