Contre la solitude pendant la pandémie, les robots animaux connaissent un regain d’intérêt

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Ils sont mignons, doux et ils ne transmettent pas le Covid. Les pet robots ont trouvé un cas d’usage parfait : lutter contre la solitude des seniors isolés par la crise sanitaire.

Il y a Paro, le bébé phoque, Qooba, le robot queue de chat, ou encore ce chiot golden retriever à bandana rouge. Ils remuent la queue, clignent des yeux, tournent la tête quand on leur parle, émettent quelques sons, et surtout : ils ne transmettent pas le coronavirus (à condition d’être bien désinfectés). Cette petite ménagerie composée de fausse fourrure et d’électronique est une alliée de choix contre la solitude en temps de pandémie. En particulier pour les personnes âgées, qui se trouvent isolées de leurs proches. Aux États-Unis notamment, des seniors s’en servent pour pallier le manque de relations sociales, raconte The New York Times.

Ces animaux robotiques sont déjà utilisés par les établissements de santé depuis plusieurs années – y compris dans les Ephad en France. Mais la pandémie a accéléré leurs usages, comme cela a été le cas pour les chatbots psychologues. En France, l’entreprise Inno3med (qui distribue Paro) prête ses robots phoques à des maisons de retraite depuis mai. Aux États-Unis, plusieurs États et associations ont acheté des centaines de robots compagnons pour les distribuer aux seniors isolés, explique Vox.

Une expérience tactile

« Le Covid a créé un monde bizarre où personne ne peut se prendre dans les bras », explique Laurie Orlov, analyste du secteur des technologies pour senior et fondatrice du site Aging and Health Technology Watch, interrogée par le NYT. « L’idée d’un animal que vous pouvez tenir – une expérience tactile – transcende quelque peu cela.»

« Nous voyons un regain d’intérêt depuis la pandémie », confirme Tom Turner, directeur général de Paro, cité par le média américain. L’entreprise enregistre 50 commandes annuelles (un robot vaut la coquette somme de 6120 dollars, soit 5 250 euros) et s’attend une forte hausse cette année.

Moflin, le robot peluche qui apprend tout seul

La tendance inspire les entrepreneurs. Sur Kickstarter, la start-up japonaise Vanguard Industries présente Moflin, une petite boule de poils capable d’apprendre et de « développer sa propre personnalité ». « Nous croyons que Moflin a la capacité d’améliorer la qualité de vie en devenant un moyen de communication alors que de nouvelles valeurs et modes de vie émergent en ces temps incertains de pandémie », écrit l’entreprise.

Ces peluches améliorées apportent-elles un réel bénéfice ? Plusieurs études cliniques menées sur le robot phoque Paro poussent à le croire. Il permettrait d’améliorer certains troubles du comportement et de réduire l’anxiété chez des patients atteints d’Alzheimer et de démence.

Vers une banalisation des robots de compagnie

Les spécialistes de la bioéthique sont eux plus sceptiques. Shannon Vallor, philosophe spécialiste des technologies à l’Université d’Edimbourg interrogée par Vox, craint que la pandémie banalise l’utilisation des robots animaux – certains comme ceux de Joy For All sont vendus pour seulement 130 dollars. « Dans le contexte de la pandémie, nous avons de bonnes raisons d’utiliser les robots. Mais que se passera-t-il lorsque la menace du virus sera moins importante ? Nous pourrions nous faire à l’idée que nous avons normalisé la substitution des soins humains par des machines. Et cela m’inquiète. (…) Nous sous-investissons déjà les soins humains »

 

Source : L’ADN Tendances
LA UNE : © Paro