Des terres publiques toujours malmenées par certains utilisateurs irrespecteux des règles, du milieu naturel et des autres utilisateurs

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Après plus de 20 ans de sensibilisation, d’éducation et de tentatives d’encadrement, force est de constater que des comportements inadmissibles et répréhensibles sont toujours bien présents sur les terres publiques de l’archipel. En effet, l’été 2020 se démarquera par une recrudescence du nombre de situations d’infraction observées en regard des règles en vigueur, mais aussi du manque de respect à l’égard des équipements en place, des milieux naturels et d’autres utilisateurs. En effet, multiples plaintes ont été signalées à la Municipalité cet été et dans la majorité des cas il s’agissait de véhicules motorisés circulant en des endroits où c’est pourtant clairement interdit par une signalisation. Comme on le voit sur les photos qui suivent, des utilisateurs ignoraient carrément le panneau d’interdiction de circuler comme s’il n’existait pas.

Screen Shot 2020-09-18 at 10.31.02Certains contrevenants ne se sont pas contentés d’ignorer les règles, ils ont également pris le temps de vandaliser les panneaux en les pliant, en les trouant avec un fusil de chasse ou en l’arrachant de son emplacement pour le jeter plus loin. Il va sans dire que la fabrication de ces panneaux coûte de l’argent et qu’en bout du compte c’est tout le monde qui paie pour les gestes inacceptables de quelques individus peu soucieux des règles, de l’environnement et du bien public.

Plusieurs plaintes ont également été portées à l’égard de propriétaires de véhicules motorisés circulant directement parmi les baigneurs sur les plages les plus fréquentées de l’archipel comme on le voit sur les photos ci-dessous. Pour éviter d’être plus facilement identifiables, plusieurs d’entre eux ont opté pour une nouvelle stratégie de plus en plus répandue, soit celle d’enlever leur plaque d’immatriculation avant de s’aventurer sur les plages interdites à la circulation. Imaginons un instant la réaction des parents ayant de jeunes enfants jouant dans le sable lorsqu’ils voient des véhicules motorisés rouler sur la plage et souvent à haute vitesse. Bien entendu, ces comportements sont illégaux, mais au-delà de la loi ils sont d’abord et avant tout irrespectueux et hautement dangereux.

Screen Shot 2020-09-18 at 10.30.52L’été 2020 aura également été celui des conflits entre les différents utilisateurs. Par exemple, les amateurs de kitesurf ont fait l’objet de plusieurs commentaires négatifs à la Municipalité particulièrement lorsqu’ils pratiquent leur sport dans les zones les plus fréquentées par les baigneurs. La multiplication des motomarines (Seadoo) a également fait l’objet de plaintes lorsque les propriétaires de ces embarcations concentraient leurs activités près des plages fréquentées par des baigneurs ou des amateurs de kayaks de mer.

Depuis l’entrée en vigueur du règlement sur la circulation motorisée dans les milieux fragiles en 2009, c’est à la Sûreté du Québec que revient le mandat de l’appliquer. Malgré la bonne volonté des gestionnaires et des agents de la SQ, il faut comprendre que leurs possibilités d’actions demeurent limitées. En effet, avec les effectifs à leur disposition et le niveau d’activités que nous avons sur l’archipel en saison estivale (une circulation routière qui peut atteindre plus de 25 000 véhicules par jour dans le Cap-aux-Meules), on peut facilement comprendre que la circulation des véhicules sur les plages ne puisse être pour eux une priorité même si un certain nombre d’interventions sont tout de même réalisées chaque été.

La création du parc régional plus que jamais nécessaire et justifié

Avec le portrait précédemment dressé, il nous apparaît plus que jamais nécessaire de se doter d’un cadre qui nous permettrait une meilleure gestion de cet important territoire qui constitue 30 % de la superficie totale de l’archipel. Ainsi, nous sommes toujours convaincus que la création d’un parc régional à partir des terres publiques donnerait à notre communauté les outils et les pouvoirs permettant un meilleur encadrement des différentes activités sans toutefois les interdire.

Par ailleurs, qui dit encadrement dit aussi suivi et surveillance. Les 10 dernières années nous ont clairement démontré que sans une surveillance soutenue les comportements répréhensibles se répètent et dans certains cas, comme on l’a vu ici cet été, augmentent. Pour certains utilisateurs — et ce dans tous les domaines d’activités — la sensibilisation n’atteindra jamais l’objectif ciblé. Pour cette catégorie de gens, la seule chose qui leur parle c’est la contravention et le montant d’argent qui vient avec. Ainsi, il demeure incontournable que le projet de parc régional tienne compte de cet enjeu important et qu’il puisse prévoir les ressources nécessaires pour que ceux qui ne respectent pas les règles en subissent les conséquences et que ceux qui les respectent puissent continuer de pratiquer leurs activités en toute quiétude et sérénité.

Source : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine