La statue de John A. Macdonald vandalisée à nouveau à Charlottetown

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La statue de Sir John A. Macdonald située au centre-ville de Charlottetown a été une nouvelle fois prise pour cible lundi soir. Cette fois, le banc sur lequel la statue est assise a été renversé et traîné.

La statue – et d’autres comme elle dans tout le Canada – a fait l’objet de protestations ces derniers mois, en raison de la façon dont John A. Macdonald a traité les peuples autochtones.

En juin, la statue de Charlottetown avait déjà été vandalisée et peinte avec en rouge.


Qui est John A. Macdonald?

John A. Macdonald est le premier à avoir occupé la fonction de premier ministre du Canada et est considéré comme l’un des principaux pères fondateurs de la Confédération canadienne.

Il a également adopté la Loi sur les Indiens et mis sur pied le système des pensionnats autochtones qui a conduit à la maltraitance des enfants pendant des générations. On lui reproche d’avoir adopté des politiques aux effets désastreux pour les Premières Nations, de même que pour les Québécois et les Acadiens.

Alors qu’il était premier ministre, il avait aussi refusé de permettre un appel de la condamnation du chef métis Louis Riel à la pendaison.


Gage Molyneaux, un résident de Charlottetown s’est attaqué à la statue en sortant d’un bar du centre-ville lundi soir. Son geste n’était pas prémédité.

«J’ai vu la statue et quelque chose a cliqué. J’ai couru, je l’ai prise et je l’ai jetée par terre,» raconte M. Molyneaux.

«Je me suis dit que quelqu’un finirait par le faire… Autant faire cette action moi-même,» confie l’homme quant à ses motivations à s’en prendre à la statue de Macdonald.

«Je ne pense pas que nous devrions célébrer l’homme comme ça… Ce n’est pas un héros, c’est un méchant» – Gage Molyneaux, vandale de la statue de John A. Macdonald

M. Molyneaux et un de ses amis ont été arrêtés peu de temps après par les policiers. Le jeune homme doit comparaître au tribunal dans le prochain mois et compte plaider coupable.

C’est seulement la perspective d’avoir un casier judiciaire qui fait que Gage Molyneaux remet son acte en question. N’eût été cette considération légale, le jeune homme dit ne pas regretter son acte. Selon lui, la statue n’aurait jamais dû être érigée.

«Sachant que tes ancêtres ont été décimés par lui, je ne peux pas imaginer avoir ces origines [autochtones] et la douleur que tu peux ressentir en passant et en voyant des gens prendre des photos avec lui et le vénérer comme un héros alors qu’il ne l’est pas vraiment,» lâche M. Molyneaux.

Il souhaiterait que la ville enlève la statue – déjà remise en place par le personnel de Charlottetown – ou qu’elle ajoute une plaque explicative détaillant l’histoire complète du personnage «avec les points négatifs et les points positifs

Pas de retrait de la statue, dit la ville

Le maire de Charlottetown, Philip Brown, est conscient de la situation. Il assure que des discussions ont déjà eu lieu au mois de juillet avec le conseil municipal ainsi qu’avec les représentants autochtones de l’Île-du-Prince-Édouard. Ces discussions doivent se poursuivre.

En attendant, le maire Brown lance un appel au calme.« J’espère on va discuter dans les prochaines semaines ou les prochains mois et rester calme,» dit-il.

De leur côté, les représentants autochtones n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

D’ici les prochaines discussions, la statue de John A. Macdonald restera en place.

Son artiste, toujours bloqué aux États-Unis, est attendu dans les prochains mois pour la restaurer.

Avec les informations de Julien Lecacheur
LA UNE : LA UNE : La statue de de John A. Macdonald située au centre-ville de Charlottetown est en attente de restauration par son artiste. PHOTO : RADIO-CANADA / JULIEN LECACHEUR