Le PLQ dépose un projet de loi sur le transport aérien régional

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Le Parti libéral du Québec (PLQ) a déposé mercredi un projet de loi visant à assurer le maintien des services aériens dans certaines régions du Québec, mais plusieurs voix se font déjà entendre pour le critiquer.

Le projet de loi présenté en matinée par le porte-parole en matière de transports et la cheffe de l’opposition officielle, Pierre Arcand et Dominique Anglade, prévoit l’utilisation du fonds aérien pour assurer le maintien des liaisons aériennes entre les grands centres (Québec et Montréal) et les régions du Québec.

Selon ce projet de loi, le ministère des Transports financerait pendant cinq ans un transporteur aérien, sélectionné au moyen d’un appel de projets pour combler son déficit d’exploitation. Les tarifs minimums et maximums que le transporteur pourrait exiger seraient fixés à l’avance, ainsi qu’un nombre minimum de liaisons.

Le PLQ explique son initiative en soulignant que la CAQ tarde à agir pour trouver des solutions au retrait d’Air Canada des régions du Québec.

Le Parti québécois n’a pas tardé à qualifier le projet de loi d’inutile.

Le Parti libéral du Québec défonce une porte qui est déjà ouverte. Ça ou un communiqué de presse… c’est essentiellement une prise de position publique qui vise à faire parler de soi ou de sa proposition, estime le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

«Le gouvernement ne va jamais en cent ans appuyer le projet de loi pour le faire adopter, d’autant plus qu’il a déjà les moyens d’aider le transport aérien sans avoir à adopter quoi que ce soit.» – Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Le ministre des Transports, François Bonnardel, avec l’aide d’un comité d’intervention, planche actuellement sur une solution qui pourrait être mise en place avant le temps des Fêtes.

Les aéroports de l’Est-du-Québec oubliés?

Les responsables des principaux aéroports de l’Est-du-Québec n’ont pas été consultés par le PLQ avant le dépôt du projet de loi sur le maintien des services de transport aérien.

De plus, le Bas-Saint-Laurent, contrairement à d’autres régions administratives comme la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine ou le Saguenay–Lac-Saint-Jean, n’apparaît pas dans le texte du projet de loi.

Le maire de Rimouski, Marc Parent, qui est aussi vice-président de la Régie intermunicipale de l’Aéroport régional de Mont-Joli, s’est empressé de faire part de son mécontentement au ministre Pierre Arcand.

«En lui parlant de son projet de loi qui allait perpétuer le cancer du transport aérien en région, c’est certain que j’ai dit à M. Arcand que ça ne faisait ni queue ni tête, qu’on ne citait pas le Bas-Saint-Laurent, qu’on ne citait pas Régionair. » – Marc Parent, vice-président de la Régie intermunicipale de l’Aéroport régional de Mont-Joli

Il a pris le temps d’expliquer leur vision qui est vraiment d’encourager le transport aérien régional, précise M. Parent.

Le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, déplore lui aussi ne pas avoir été consulté pour l’élaboration du projet de loi.

Prenez le temps de nous parler, les villes où il y a des aéroports. Prenez le temps de parler aux gens, mais surtout, attention de ne pas court-circuiter une très belle opportunité, prévient-il.

 Le maire craint notamment que l’initiative du PLQ ne mette un frein aux autres démarches déjà entreprises pour transformer la structure du transport aérien régional, notamment par la création d’une coopérative de transport aérien.

C’est la première fois qu’on a une si belle opportunité de redéfinir le transport aérien. Et moi j’insiste : mon objectif est qu’on change les paradigmes et que les aéroports, que l’aviation devienne un outil de développement, ajoute M. Porlier.

Avec les informations de Michel-Félix Tremblay et de Laurence Royer

LA UNE : Le 30 juin 2020, Air Canada a annoncé la fermeture de ses bureaux aux aéroports de Gaspé, de Baie-Comeau et de Mont-Joli. PHOTO : RADIO-CANADA / MARC-ANTOINE MAGEAU