Un café étudiant voit le jour aux Îles pour déjouer une fin de session pandémique

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Les Madelinots qui étudient à distance à partir des Îles-de-la-Madeleine, dans un cégep ou une université hors de l’archipel, ont maintenant accès à un lieu d’études pour briser l’isolement.

Le café étudiant baptisé Deuxième vague vise à contrer la solitude des étudiants et à encourager la persévérance scolaire, alors que plusieurs se retrouvent démotivés en fin de session après des mois en téléenseignement.

L’initiative a été mise sur pied par le député des Îles-de-la-Madeleine, en partenariat avec le Carrefour jeunesse-emploi et le Groupe Persévérance scolaire des Îles-de-la-Madeleine.

«L’objectif est de créer un endroit où ils peuvent se sentir moins seuls, sortir de leur isolement, pouvoir jaser en gardant les mesures de distanciation, avec d’autres qui vivent la même situation,» explique le député madelinot Joël Arseneau. «C’est un peu un groupe de soutien qu’on crée par la même occasion.»

M. Arseneau, un ex-enseignant au campus des Îles, explique avoir eu l’idée de créer un café étudiant après avoir été personnellement sensibilisé à la détresse psychologique et à l’isolement que vivent certains étudiants madelinots.

«La semaine dernière, j’ai eu l’appel de deux jeunes madeliniennes coup sur coup, explique Joël Arseneau.La première faisait partie d’un groupe de soutien au sein de sa faculté et elle faisait état de cas de détresse très très grave. Elle lançait un cri du cœur pour sensibiliser les politiciens.»

Deux jours plus tard, M. Arseneau reçoit un second témoignage par courriel d’Anne-Sophie Lapierre, une étudiante en archéologie originaire de Bassin qui lui fait part de sa baisse de motivation et de sa lassitude d’étudier dans sa chambre.

Comme quelques dizaines d’étudiants madelinots depuis le début de la pandémie, Anne-Sophie Lapierre a décidé de revenir aux Îles pour poursuivre sa formation universitaire, puisque tous ses cours sont offerts en téléenseignement.

«Ce n’est pas facile étudier dans la maison familiale, il y a beaucoup de stimuli autour et je n’ai pas un espace de travail adapté pour étudier de longues périodes sur mon ordinateur,» explique Anne-Sophie Lapierre.

La jeune femme qui avait commencé à fréquenter la bibliothèque et la cafétéria du campus collégial des Îles, pour changer d’air, s’est toutefois fait avertir que les lieux étaient réservés aux étudiants inscrits en raison de la pandémie.

«Je n’étais pas super motivée, je n’avais plus le goût de ne rien faire,» raconte l’étudiante de l’Université Laval.

Découragée, Anne-Sophie écrit un courriel à son député pour demander de l’aide. Moins d’une semaine plus tard, il avait mis sur pied le café Deuxième Vague avec l’aide de partenaires.

«Juste de savoir qu’il y a une place où on peut aller, même si on est à deux mètres de distance et qu’on ne parle pas nécessairement parce qu’on étudie, juste de voir des gens, ça va vraiment faire du bien.» – Anne-Sophie Lapierre, étudiante

Un café étudiant supervisé

Le café étudiant Deuxième vague est accessible dès maintenant et, pour les trois prochaines semaines, tous les après-midi, du lundi au samedi, de même que les lundis et mercredis soir de 18 h à 22 h.

LA UNE : Le café étudiant Deuxième vague a ouvert ses portes lundi midi dans un local de l’Auberge Madeli de Cap-aux-Meules. PHOTO : GRACIEUSETÉ – DERECK DOHERTY